Jusqu’à toi

Article écrit par

Une fille, un garçon, un film… combien de possibilités ?

Jeu de l’Amour et du Hasard, Acte…  ? Peu importe. Jusqu’à toi, premier long-métrage de Jennifer Devoldère, est une comédie sentimentale, point. Une de plus parmi toutes celles ayant fait florès de par le Globe ces 20 dernières années (entendez depuis un film culte et décisif signé Rob Reiner). Quoique non, soyons justes : les choses sont peut-être, en apparence tout du moins, légèrement plus « compliquées » cette fois. Plutôt que miser sur le concept classique d’un « Quand Chloé – jolie frenchy de 26 ans – rencontre Jack – trentenaire ricain plutôt beau gosse (au sens littéral, hein, on est bien loin ici de l’univers de Riad Sattouf )», Jusqu’à toi fera mine de supposer la rencontre incertaine par l’entremise d’une théorie quelque peu rebattue sur la destinée, les hasards et coïncidences et tutti quanti.

Résumons : Elle et Lui se trouvent au même moment aux environs de Roissy. Lui, fraîchement largué par sa girlfriend mais ayant remporté un séjour « in Paris » suite à cette bonne idée qu’il eut de ne pas jeter sa canette de soda à la poubelle… ou plutôt, ayant eu la veine de manquer la poubelle qu’il visait de sa voiture, emporté par un réflexe très « boy » de basketteur (allez quand même voir le film, pour mieux saisir la subtilité…), s’est obstiné, pourtant mis en garde par maman, à s’accompagner de la valise de feu papa (valeur sentimentale…). Elle, célibataire, accessoirement lectrice de Cent ans de solitude de Garcia Marquez, récupère, comme ça, parce-que la vie le veut bien, la valise sentimentale de Lui. Jack a dit : see you soon for a french kiss…

Le film est sympathique, assez frais même. Comme on sait, Mélanie Laurent est très cute, mais surtout très fun, ce qui confère au personnage de Chloé un indéniable potentiel d’attraction : tous avec elle ! Jack est incarné par Justin Bartha. Perso, je ne le connaissais pas… en tout cas pas que je sache, mais le dossier de presse indique que le jeune homme (qui a de faux airs de T.R. Knight, alias O’ Malley dans Grey’s Anatomy) fut compagnon d’aventures de Nicolas Cage – perso, mon idole – dans les deux opus de Benjamin Gates  ! Cynique et blasé, le critique ? Pas tellement… Juste que la vision de pareil film – répétons-le, pas désagréable en lui-même, mais quand même un peu vain de par sa problématique absence de rythme, de matière, de réelle proposition esthétique – amène souvent à s’attarder surtout sur les détails et motifs les moins porteurs de dramaturgie…  finalement les plus susceptibles de retenir durablement l’attention.

Du séjour de cet Américain d’aujourd’hui à Paris, du potentiel choc des langues et cultures (le doux syndrôme « Lost in translation ») ne résulteront que peu de gags (notamment la confrontation du jeune homme à un gérant d’hôtel acariâtre). De la quête amoureuse – quand même très passive – de Chloé s’enclencheront deux-trois jolies situations (toutes deux amenées par le rare Éric Berger, notre Tanguy retrouvé… en bonne forme). Elle et Lui se cherchent, se trouvent, se perdent, se retrouvent… ici et ailleurs… Love is all, quoi !

Titre original : Jusqu'à toi

Réalisateur :

Acteurs : , , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 80 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Journal intime

Journal intime

Adapté librement du roman de Vasco Pratolini, « Cronaca familiare » (chronique familiale), « Journal intime » est considéré à juste titre par la critique comme le chef d’œuvre superlatif de Zurlini. Par une purge émotionnelle, le cinéaste par excellence du sentiment rentré décante une relation fraternelle et en crève l’abcès mortifère.

Été violent

Été violent

« Eté violent » est le fruit d’une maturité filmique. Affublé d’une réputation de cinéaste difficilement malléable, Zurlini traverse des périodes tempétueuses où son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Cet été
violent est le produit d’un hiatus de trois ans. Le film traite d’une année-charnière qui voit la chute du fascisme tandis que les bouleversements socio-politiques qui s’ensuivent dans la péninsule transalpine condensent une imagerie qui fait sa richesse.

Le Désert des tartares

Le Désert des tartares

Antithèse du drame épique dans son refus du spectaculaire, « Le désert des Tartares » apparaît comme une œuvre à combustion lente, chant du cygne de Valerio Zurlini dans son adaptation du roman éponyme de Dino Buzzati. Mélodrame de l’étiquette militaire, le film offre un écrin visuel grandiose à la lancinante déshumanisation qui s’y joue ; donnant corps à l’abstraction surréaliste de Buzzati.