La réalisatrice a sans doute pensé à la célèbre phrase de Kennedy « Ich bin ein Berliner » en donnant ce titre à son film, mais on n’y pense pas vraiment en le regardant. Sans doute en hommage à Rosa Luxembourg, le titre est en allemand, mais il ne va pas non plus sans évoquer la bande à Baader qui terrorisa les années 80. D’autant que le mot Terroristin est mal approprié parce qu’en fait, la jeune Violette est plus communiste, comme sa grand-mère, que terroriste. À une époque où le mot est devenu presque tabou dans une société vendue pieds et poings liés au libéralisme, voir une gamine se révolter de cette manière et faire tant de kilomètres pour honorer sa chère Rosa Luxembourg et sa grand-mère par ricochet, c’est presque jouissif. Belle image que cette enfant porteuse d’espoir, qui lit les lettres de prison de sa chère Rosa, qui console les anciens mineurs et récite des paroles de bonheur, tout en écrivant un journal de bord d’une précision infinie qui compte les kilomètres parcourus et les lignes lues ou écrites…
Même si l’histoire ne tient pas debout, même si tout le film est maladroit et complètement improbable, il ne laissera personne indifférent. Certaines images resteront aussi dans nos esprits comme la rencontre de l’enfant fugueur et dialecticienne avec les policiers polonais, prétexte à des échanges purement dadaïstes et fantaisistes. Certains spectateurs seront sans doute agacés, voire excédés, par ce qui est dit et montré, mais personne ne restera indifférent à Violette qui sait parler, lire, écrire, chanter des chants révolutionnaires et provoquer mieux que quiconque. Une leçon plus politique que terroriste à méditer en période électorale comme la nôtre.