Cartes postales de Leningrad

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Film d´ouverture de la semaine du cinéma vénézuélien à Paris en novembre dernier, « Cartes postales de Leningrad » s´invite en salles. Non sans une pointe de déception…

Grand prix du 16e festival du cinéma d’Amérique latine de Biarritz et second film de la réalisatrice vénézuélienne Mariana Rondón, Cartes Postales de Leningrad nourrissait de grands espoirs. Et pourtant… Si le témoignage politique et historique interpelle, difficile de ne pas se perdre dans la narration qui s’éparpille. Centré sur la chasse aux sorcières vénézuélienne, celle des guérilleros communistes, le film se révèle presque inracontable de par son polymorphisme confus.

Alors que le récit s’ouvre sur des images d’archives télévisées, la dispersion prend immédiatement le dessus. Réalisé à partir de souvenirs autobiographiques – Mariana Rondón a vécu la guérilla de l’intérieur, par le biais de ses parents – Cartes Postales de Leningrad est conté par la voix d’une fillette qui reste absente de l’écran les trois-quarts du temps. L’argument de « l’invisibilité » de mise des combattants est surexploité, au point de faire disparaître le sens du film. Entre scènes quasi documentaires, souvenirs d’enfants et images customisées façon “cartes postales”, les styles cinématographiques s’accumulent sans véritable cohérence. Le résultat s’approche plus du catalogue survolé que d’un voyage mi-réaliste mi-onirique.

L’intensité dramatique s’évapore au fur et à mesure, jusqu’à désintéresser. Témoignage étouffé par l’exercice de style, fiction trop entortillée pour retenir l’attention, Cartes Postales de Leningrad perd son pari. Recouvrer la mémoire d’un pan de l’histoire vénézuelienne était séduisant et aurait même été un moteur explosif pour la renaissance cinématographique du pays. Dommage.

Sortie le 11 mars 2009

Titre original : Postales de Leningrado

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Durée : 90 mn


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