Alors que le récit s’ouvre sur des images d’archives télévisées, la dispersion prend immédiatement le dessus. Réalisé à partir de souvenirs autobiographiques – Mariana Rondón a vécu la guérilla de l’intérieur, par le biais de ses parents – Cartes Postales de Leningrad est conté par la voix d’une fillette qui reste absente de l’écran les trois-quarts du temps. L’argument de « l’invisibilité » de mise des combattants est surexploité, au point de faire disparaître le sens du film. Entre scènes quasi documentaires, souvenirs d’enfants et images customisées façon “cartes postales”, les styles cinématographiques s’accumulent sans véritable cohérence. Le résultat s’approche plus du catalogue survolé que d’un voyage mi-réaliste mi-onirique.
L’intensité dramatique s’évapore au fur et à mesure, jusqu’à désintéresser. Témoignage étouffé par l’exercice de style, fiction trop entortillée pour retenir l’attention, Cartes Postales de Leningrad perd son pari. Recouvrer la mémoire d’un pan de l’histoire vénézuelienne était séduisant et aurait même été un moteur explosif pour la renaissance cinématographique du pays. Dommage.
Sortie le 11 mars 2009