Terence Davies

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Un monument du cinéma anglais contemporain.

À l’occasion de la sortie de son dernier film Emilie Dickinson, A Quiet Passion (2017), ce Coin du cinéphile est donc consacré à Terence Davies, dont le cinéma, profondément empreint de nostalgie, est à la fois mu par l’intime et par une certaine vision de l’Angleterre. Cette association est à l’œuvre dans ses trois premiers films, The Terence Davies Trilogy (1984), Distant Voices, Still Lives (2008) et The Long Day Closes (1991), où la fiction se mêle aux souvenirs au sein d’une narration flottante. L’Angleterre du Blitz ou celle en reconstruction des années cinquante sont synonymes de sons, d’images et de sensations vivaces pour l’enfant qu’il était alors, tout un pan de l’imagerie (cinéma, musique) s’offrant ainsi de manière surannée et réaliste. Point de mièvrerie cependant tant les mœurs brutales de l’époque sont crûment exposées à travers la figure d’un père tyrannique. C’est d’ailleurs ce féminisme éveillé par ce géniteur violent qui permettra à Davies de se réinventer en défenseur des héroïnes tourmentées des univers machistes dans Chez les heureux du monde (2000), The Deep Blue Sea (2012) ou le plus récent Sunset Song (2016). Dès lors, quand il reviendra à cette veine nostalgique, ce sera plus apaisé et conscient du temps qui passe, avec le magnifique documentaire Of Time and the City (2008).

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile consacré au road movie !

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