Planète 51

Article écrit par

Et si pour une fois, c’était l’humain, le vilain méchant pas beau qui envahit une planète ?

Planète 51 est une terre où il fait bon vivre pour ses habitants, de gentils extraterrestres tout verts qui mènent une existence paisible. Mais l’arrivée de Chuck, un astronaute humain pas très futé et arrogant va tout bouleverser. En effet, les habitants de Planète 51 redoutent depuis toujours une attaque humaine. Branle-bas de combat pour les extraterrestres ! L’armée débarque avec à sa tête l’impitoyable Général Grawl et le manipulateur Professeur Kipple qui n’a qu’une idée en tête : découper le crâne de Chuck afin d’en extraire son cerveau et s’approprier ses soi-disant pouvoirs.

Mais Chuck va avoir la chance de rencontrer Lem, un lycéen modèle, féru d’astronomie qui ne sait pas comment séduire Neera, une jolie extraterrestre pacifiste. Accompagné de son meilleur ami Skiff, geek persuadé que le gouvernement cache depuis toujours l’existence d’aliens et de Rover, un petit robot intelligent, ils vont tout faire pour que Chuck ne finisse pas le crâne en bouillie…

Drôle et plein d’actions, Planète 51 est un film d’animation très réussi devant lequel le spectateur ne risque pas de s’ennuyer. L’originalité et l’humour de l’histoire tiennent au fait que cette fois-ci, c’est l’humain l’alien hideux, qui est pris pour un monstre. Les habitants de la Planète 51 en ont une peur bleue et leur vie est conditionnée par la terreur de l’envahisseur tout comme le montre la projection d’un blockbuster d’horreur catastrophe au début du film, « L’Attaque de l’humain ». L’on y voit toute une flopée d’habitants de la Planète 51 se faire désintégrer à coups de rayon laser. C’est la propre angoisse de l’être humain face à l’inconnu et la possible existence d’une entité au-delà de notre galaxie qui est montrée du doigt. De quelle manière réagiraient les êtres humains face à des créatures extraterrestres ? Seraient-elles aussi hostiles que le montrent les films ? Seront-elles si différentes des Hommes ?

Il s’agit aussi d’une histoire sur la tolérance et la peur de celui qui est différent, car tout simplement, ce que l’on ne connaît pas nous effraie. Mais au final, Chuck, Lem et toute la petite troupe bien qu’opposés parviendront à collaborer ensemble car en plus d’être de grands enfants, ils ont quelque chose en commun : ce sont des rêveurs fascinés par les mystères de l’espace et de son immensité.

Toutes ces thématiques sont traitées de manière simple afin que le jeune spectateur saisisse les messages. Planète 51 est une sorte d’Avatar pacifiste pour les jeunes. Il regorge de références et d’hommages aux grandes œuvres de la science fiction, comme Aliens, E.T, Terminator, 2001 : L’Odyssée de l’espace, des vieux films d’horreur avec des extraterrestres et des fanzines des années 50. Ajoutés à cela un bon rendu visuel et une bande son très fifties avec des vieux standards du rock et l’on obtient un univers très riche et 1h30 de plaisir.

Quant à savoir si les humains sont les seuls dans le cosmos ? On l’ignore car comme le dit si bien René Barjavel dans La Faim du tigre, "Le monde est infini non seulement dans toutes les directions de l’espace, mais aussi dans ses vérités."

Titre original : Planet 51

Réalisateur :

Acteurs :

Année :

Genre :

Durée : 90 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Journal intime

Journal intime

Adapté librement du roman de Vasco Pratolini, « Cronaca familiare » (chronique familiale), « Journal intime » est considéré à juste titre par la critique comme le chef d’œuvre superlatif de Zurlini. Par une purge émotionnelle, le cinéaste par excellence du sentiment rentré décante une relation fraternelle et en crève l’abcès mortifère.

Été violent

Été violent

« Eté violent » est le fruit d’une maturité filmique. Affublé d’une réputation de cinéaste difficilement malléable, Zurlini traverse des périodes tempétueuses où son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Cet été
violent est le produit d’un hiatus de trois ans. Le film traite d’une année-charnière qui voit la chute du fascisme tandis que les bouleversements socio-politiques qui s’ensuivent dans la péninsule transalpine condensent une imagerie qui fait sa richesse.

Le Désert des tartares

Le Désert des tartares

Antithèse du drame épique dans son refus du spectaculaire, « Le désert des Tartares » apparaît comme une œuvre à combustion lente, chant du cygne de Valerio Zurlini dans son adaptation du roman éponyme de Dino Buzzati. Mélodrame de l’étiquette militaire, le film offre un écrin visuel grandiose à la lancinante déshumanisation qui s’y joue ; donnant corps à l’abstraction surréaliste de Buzzati.