Les Flingueuses est mis en scène par le même réalisateur, Paul Feig, et dispose en rôle principal de la révélation comique de son précédent film, l’exceptionnelle Melissa McCarthy. A priori, jusque-là, le projet semble appétissant. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une bande de nanas mais d’un duo de policiers que tout oppose entre la flic bad girl à l’ancienne, collectionneuse d’armes (McCarthy) et un agent du FBI, première de la classe, espiègle, qui ne se salit pas les mains (Sandra Bullock). Un « meuffy » movie peu fréquent dans les salles. Alors que Melissa McCarthy nous fait plaisir en agrippant des mecs par les couilles et en essayant d’apporter de nombreuses ruptures dans ses gags et dialogues, Sandra Bullock fait du…Sandra Bullock. L’actrice n’arrive jamais à dépasser son rôle (au passage, moins pertinent que celui de McCarthy) et à surprendre dans le subversif. Kristen Wiig et ses amies osaient, Sandra Bullock se retient. Ce n’est pas complètement de sa faute (on l’aime bien Sandra) mais cette retenue frustre. Le film ne décolle presque jamais si ce n’est à sa toute fin.
On ne s’ennuie cependant jamais devant Les Flingueuses et certaines situations comiques sont très réussies. La confrontation des deux personnages principaux, malgré leur important déséquilibre, fonctionne mais leur complicité reste timide. L’histoire du film tout comme les enjeux secondaires familiaux manquent de consistance et restent symboliques par rapport à l’unique volonté de montrer deux actrices comiques aux styles très différents faire les pitres devant la caméra. Heureusement, il y a Melissa McCarthy qui grimpe progressivement vers la première marche du podium des meilleurs comiques du moment (tous sexes confondus). Après la révélation dans Mes meilleures amies et la confirmation dans Arnaque à la carte (Seth Gordon, 2012) – et en second rôle parfait dans 40 ans, mode d’emploi (Judd Apatow, 2013) -, l’actrice prouve sa précieuse valeur. Amis producteurs, mettez aujourd’hui Omar Sy et Melissa McCarthy dans une comédie bien scénarisée et les petits hommes bleus de Avatar (James Cameron, 2009) n’auront que leurs yeux en 3D pour pleurer.