Aller voir un film avec Nicolas Cage, c’est un petit peu comme jouer à la roulette russe : une fois sur deux, ça finit très mal. Le Pacte fait partie des œuvres que l’on préfèrerait rayer de sa filmographie, tout comme Le Dernier des Templiers ou L’Apprenti Sorcier (pour ne citer que ses plus récentes erreurs artistiques).
Mais quel est donc ce « pacte » auquel fait référence le titre français de Seeking Justice ? Il s’agit, vous l’aurez deviné, d’un pacte avec le diable… ou presque. Lorsque sa femme se fait violemment agresser, Will Gerard (Nicolas Cage) est contacté par une mystérieuse organisation dont l’unique but est de débarasser la planète des criminels et des assassins. Car dans le monde où vit Gerard, les juges sont inefficaces et les policiers complètement incompétents. Le chef de cette fameuse organisation, un type suspect prénommé Simon, lui propose donc un marché : régler son compte au scélérat qui a osé poser la main sur sa femme, en échange d’un petit service…
Avouons-le, cet aspect risible du scénario pourrait éventuellement séduire (on songe à la scène où Gerard inverse les rôles en donnant à Simon des consignes totalement farfelues), mais comment pardonner au film son propos sous-jacent ? Dans un monde peuplé de violeurs, de pédophiles et de criminels, ne nous embarrassons pas des procès, des tests ADN et des jugements. Liquidons tout simplement ces ordures malfaisantes. Le Pacte met à jour l’une des facettes les plus sombres de la société américaine : cette volonté de faire justice soi-même, que Mickael Moore dépeignait dans Bowling for Colombine avec tant de lucidité. Acheter une arme va plus vite que d’appeler la police, mettre à mort un assassin est plus efficace que de l’emprisonner. Will Gerard fera finalement les frais de cette justice expéditive. Espérons que ses concitoyens prendront un jour conscience, eux aussi, des conséquences néfastes d’un tel état d’esprit.