La Proposition (The Proposal)

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Comédie américaine aux airs de << déjà vu >>, mais rondement menée et fort réjouissante. Projetée à Deauville lors du Festival 2009.

Sandra Bullock a 45 ans. Eh oui, déjà. Mais Sandra, elle s’accommode des rides comme la souris des sables de l’aridité du désert. De toute façon, c’est une bonne actrice, qui a toujours du succès. Et elle est encore belle, jeune dans sa tête, c’est ça le plus important. Dans La Proposition (The Proposal), Sandra, vent en poupe et cheveux au vent, grimace, crie, pleure, court, saute, danse, lève les bras au ciel, passe des gros mots aux mots doux, joue de ses formes harmonieuses et de son humeur lunatique, caresse les esprits d’un regard appuyé. Bref , elle fait tout comme ces petites jeunettes de 25-30 ans. En mieux.

L’histoire est celle d’une éditrice tyrannique qui martyrise son fidèle assistant, ce bon larbin idéaliste et naïf, dévoué corps et âme à sa boss qu’il déteste en apparence, mais à qui il est profondément attaché. Alors c’est sûr, c’est un peu l’opposé de Sandra : il est humble, respectueux, sensible, toujours à l’écoute, ouvert aux autres, bref c’est bien chic type. Mais il ambitionne de devenir à son tour éditeur et avec Sandra, il est à la bonne école. Donc il s’accroche, serre les dents, et larbine.

Le récit prend de la vitesse lorsque Sandra, canadienne de nationalité, apprend qu’elle est sur le point d’être expulsée. Va-t-elle devoir quitter son pays, et surtout son entreprise, et donc sa vie ? Elle, l’éditrice la plus respectée de la place, la plus crainte et peut-être aussi la plus talentueuse ? Il lui vient alors une idée rocambolesque : se marier avec son assistant (un très beau gosse soit dit en passant). Après avoir convaincu ce dernier, il faudra ensuite aux deux protagonistes passer l’épreuve des inspecteurs, qui sentent derrière tout cela l’odeur du mariage arrangé. Oui mais voilà, Eros va s’en mêler…

Bon, il est certain qu’on le connaît par cœur, le coup de l’amour naissant entre deux personnes que tout oppose. Elle est belle mais froide, il est jeune et intrépide. Il réveille en elle ce qu’elle avait de plus enfoui, et derrière le gant de fer se dévoile une main de velours. Mouais, La Proposition n’a en fait rien de franchement original (le week end chez les beaux parents rappelle d’ailleurs immanquablement Mon beau-père et moi).

Mais le film marche de bout en bout, entraîné par un rythme endiablé et des dialogues qui font très souvent mouche. Construit sur un canevas absolument peu crédible et sur des personnages extrêmement caricaturaux, le film fait penser à un The Girl Next Door dans sa façon de s’extirper de toute cette bouillasse de base pour se rapprocher de l’histoire d’amour en forme de conte pour enfants. Même mieux, on a l’impression qu’il se joue de lui-même, de ses héros un peu neuneux et de sa romance forcément niaise, qu’il les tourne en dérision et en ridicule comme pour mieux montrer qu’il n’a cure de ses « faiblesses ». Se succèdent alors des mises en situation complètement artificielles et prévisibles, mais pourtant assez subtiles.

La Proposition est donc une comédie bien foutue. Il serait probablement bien ambitieux d’invoquer ici les grandes comédies américaines de Lubtisch, mais il y a bien ici ce petit soupçon de lucidité et d’auto-dérision, de fraîcheur et d’impudence, qui attire notre attention. On attend donc avec impatience la prochaine comédie de Sandra Bullock, qui sera intitulée All about Steve. Tout un programme…

Titre original : The Proposal

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Durée : 108 mn


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