Johnny English, le retour

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Le comique de Rowan Atkinson sauve de justesse le film de la catégorie << grand navet >>.

Huit ans après le premier opus de Johnny English, Rowan Atkinson signe finalement pour le deuxième volet et réendosse le costume du célèbre agent secret gaffeur. On ne s’attendait pas à un grand film, on sait combien les suites sont difficiles à réussir. Et si on échappe de peu à la catégorie « grand navet », c’est uniquement grâce aux prouesses faciales de Rowan Atkinson.

Depuis une dizaine d’années, les films de super espion ont légèrement évolué, on pense notamment aux deux derniers James Bond (Casino Royale et Quantum of Solace) et à la saga de Jason Bourne (La mémoire dans la peau, La vengeance dans la peau …). Exit la nonchalance second degré des espions et les méchants ultra puissants qui veulent conquérir le monde, aujourd’hui, un « bon » film d’espion donne dans le caractère « paranoïaque » de ses personnages, les courses poursuites « réalistes » et le premier degré. En bref, on ne rigole plus et on se prend au sérieux, c’est ce que les experts en ciné appellent les « films post 11 septembre ». Il fallait, à juste titre, que les parodies de films d’espions en tiennent compte et revoient leur tableau pour transformer en farces et en bonnes blagues ce qui fait l’essence de ce nouveau type de films d’espionnage. Certes, on retrouve quelques tentatives dans Johnny English, le retour de renouveler le genre. L’histoire de la taupe au sein des services secrets anglais, par exemple, traduit bien la paranoïa que l’on retrouve dans les films du genre. Mais au final, on a quand même l’impression que ce film nous sert un plat que l’on a déjà mangé mille fois.

Le scénario d’abord, le « méchant » tente de tuer le premier ministre chinois en se servant du héro comme d’une marionette, a un très fort goût de déjà vu dans Y’a-t-il un flic pour sauver la reine ?. Ensuite, des scènes vues et revues s’enchaînent : la visite du labo avec les gadgets explosifs, la Rolls-Royce toute équipée, la love story, les courses poursuites (dont une en fauteuil roulant…), les voyages à l’international… bref, tout y est, et le spectateur voit les gags avant même que le scénariste ne les ait pensé. Enfin, alors que dans le premier volet de Johnny English, le méchant, interprété par John Malkovitch, était très réussi, dans le deuxième volet, il a dû mal à exister. Certainement parce que succéder à John Malkovitch n’est pas chose facile et que Dominic West n’a clairement pas sa carrure. Mais peut-être aussi, parce qu’il n’y a pas d’affrontement final digne de ce nom et que le spectateur reste un peu sur sa faim.

Malgré tout, on échappe à la catastrophe totale grâce à quelques coups astucieux et surtout au génie comique de Rowan Aktinson. L’acteur, 56 ans déjà, excelle dans les grimaces et joue de son âge notamment dans une course-poursuite à travers Shanghai dans laquelle Johnny ne court pas, une des réussites du film !

Au final, même si on nous ressert la même recette que d’habitude, les prouesses faciales et le comique de Rowan Aktinson nous font passer un plutôt bon moment.

Titre original : Johnny English Reborn

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Acteurs : ,

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Durée : 96 mn


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