Clermont-Ferrand : Jour 6

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Grande surprise de la semaine dans une brasserie qui fait l’angle d’une petite ruelle clermontoise.

Dans les Alpes, une jeune fille isolée, Vanina, bavarde régulièrement sur internet avec sa copine Eloïse. Les mecs, les vacances… Mais surtout les mecs. Vanina invite un garçon plus vieux, ils n’ont rien à se dire, elle chatte à côté de lui, il disparaît après quelques minutes. Elle chatte, encore. On sonne, c’est la baby-sitter, Mary Jane. Vanina est agacée. Mais l’irritation laisse place au désir, Mary Jane lave les vitres, Vanina contemple ses jambes. Vanina s’exhibe, Mary Jane la taquine. Mary Jane pleure, Mary Jane sort en compagnie de Vanina, Mary Jane vole, Vanina approuve, Mary Jane embrasse, Mary Jane, Mary Jane.

Si l’ensemble paraît un peu convenu, Snow Canon (2011) de Mati Diop séduit surtout par l’habile tapis du désir qu’il déroule progressivement. De l’ordinateur au regard jusqu’au corps, et entrecoupées de plans de nature joliment laids, éloignés de la carte postale, les envies de Vanina traversent l’écran. Peu à peu, Mary Jane possède la salle entière, Vanina, les bijoux du chalet, nous. Elle remplit progressivement le cadre, Vanina est toujours là, elle communique sa passion, excuse par son adolescence la simplicité de la narration. À l’image, les évènements s’effacent, seul les corps importent.

Clermont-Ferrand : Jour 5


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