Le sexe : voilà ce qui intéresse Jean-Marc Barr et François Arnold. Avec Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui, le duo signe son sixième long métrage, les cinq premiers (American Translation, Chacun sa nuit…) tournant déjà autour de cette thématique. Comment parler de désir et de plaisir au cinéma sans basculer dans la pornographie ? Comment montrer ce qui, traditionnellement, est éludé, éclipsé ?
Le point de départ des deux réalisateurs n’a rien d’original. Romain (Mathias Melloul), ado maigrichon et futé, complexe sur sa virginité. Il vient de souffler ses dix-huit bougies et n’a jamais trempé son biscuit : la honte absolue. Même ses frère et sœur, d’ordinaire compréhensifs, ne l’appellent plus « mon petit poussin » mais « mon petit puceau ». Le problème, c’est que dans sa famille, on parle de tout – sport, politique, religion – sauf de « ça ». Jusqu’au jour où, pour relever un défi stupide lancé par une midinette de sa classe, Romain se masturbe en cours devant tous ses petits camarades… Le proviseur convoque illico ses parents : il y a quelque chose qui cloche chez ce gamin-là. Après avoir retourné la question dans tous les sens, la mère de Romain décide « d’ouvrir le dossier sexe ». Elle veut savoir ce qui se passe sous la ceinture de toute la famille, y compris du grand-père. Et elle en apprend, des choses !
Oui, la sexualité mérite d’être évoquée de temps à autres sans glousser ni rougir. Si l’intention des réalisateurs – parler de sexe « pour de vrai » – est quelquefois trop explicite, ils atteignent globalement leur objectif : « offrir une alternative à la perception qu’en donne l’industrie du porno ». Les plus gourmands, qui trouveront peut-être le film trop sage, apprécieront sans doute la version « hard » réservée pour la sortie DVD…