Belgica

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Pour son cinquième long-métrage, le réalisateur flamand Felix Van Groeningen reprend ce qui a fait son succès.

5ème film donc. Et encore une réalisation soignée où l’on sort de ces deux heures de film…chamboulé. Pour Belgica, le talentueux Felix Van Groeningen a décidé de se plonger dans la relation fraternelle de Jo et Frank, l’un costaud, sûr de lui et déjà papa, l’autre plus fragile, jeune et ne voyant plus que d’un œil. D’un petit bar à un club, ils décident ensemble de s’amuser, d’investir, de se donner et de se droguer, sans trop de limites. Sauf que leurs deux vies semblent totalement opposées, tant par leurs désirs que par leurs ‘self-control’. D’un petit frère protégé à un grand frère protecteur, les rôles s’inversent, l’attachement se module et les sentiments se perturbent.

Belgica. Un nom, un bar devenu club incontournable de la ville de Gand, ouvre ses portes tous les soirs aux gens du coin, aux habitants plus ou moins alcooliques de la région, aux âmes un peu seules. Et un jour débarque dans ce lieu à l’aspect de pub de sortie de bureau, le frère du propriétaire venu redonner un peu de peps à sa vie marital trop calme à son goût – marié, un enfant, un chenil. Avec lui, débarque aussi une idée de la nuit, des groupes à la mode, des sons électroniques, du sexe au premier étage. Une situation qui va vite déborder, exploser et ne retenir que le mauvais. Comment contenir de solides liens familiaux dans un contexte aussi trash et sensible ?


 
Un cinéma puissant. Avec des scènes du quotidien, des relations familiales tendues, des « choses » de la vie, Felix Van Groeningen a ce talent de faire des situations cinématographiques exceptionnelles. On s’associe à tous les personnages, on les observe, on les comprend. Et dans le meilleur des cas, on vit le temps du film leur bonheur, leur malheur, leur coups de gueule. Encore une fois avec Belgica, le jeune réalisateur nous emporte dans un univers que l’on imagine très personnel, celui d’une vie à Gand faite de fête pour se vider la tête, de goût très prononcé pour la musique, le rock et de folie sans lendemain. La force du film n’est pas que visuelle, elle est aussi sonore. Le réalisateur a confié au célèbre groupe Soulwax la bande originale du film. On découvre de l’électro, du rock, des groupes aussi barrés que dénudés, bref, c’est une véritable expérience sonore qui ne laisse pas de marbre. Déjà dans La Merditude des choses, via un adolescent de 14 ans, le réalisateur flamand réussissait à nous toucher au plus profond de notre être, dans un contexte familial tordu et des personnages sortis d’un roman ou d’une pièce de théâtre. Dans Alabama Monroe, de la même manière, il nous place au cœur d’un couple bouleversant et de leur petite fille si expressive et si touchante. Crescendo dans l’écriture de ses scenarii, Felix Van Groeningen donne à voir ce qu’est la vie, la vraie, sans retouche ni perfection.

Le chouchou des festivals. Belgica à Sundance cette année avec un prix de la meilleure réalisation dans la catégorie « World Dramatic », Alabama Monroe César du meilleur film étranger en 2014, prix du public à Berlin, La Merditude des Choses à la Quinzaine des réalisateurs en 2009, Felix Van Groeningen par son talent est devenu en quelque sorte la coqueluche des critiques de cinéma mais aussi des publics européens. Une réalisation avec Belgica qui ne dément pas cette tendance devenue réalité. 

Titre original : Belgica

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Durée : 127 mn


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