A Star Is Born

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Un scénario déjà vu, des personnages archétypaux, pas mal de sentimentalisme. Et pourtant…ça fonctionne.

L’histoire est toujours la même : une star alcoolique sur le déclin croise la route d’une talentueuse inconnue qu’il transformera en star. Après Janet Gaynor et Fredric March (1937), Judy Garland et James Mason (1954), Barbara Streisand et Kris Kristofferson (1977), c’est au tour de Bradley Cooper et Lady Gaga d’incarner ce couple chaotique aux trajectoires croisées.

A la recherche d’un bar où prendre une dernière cuite après sa descente de scène, Jackson Maine, une star de la country, va faire la rencontre d’Ally, une jeune serveuse qui rêve de devenir chanteuse. Grâce à lui, elle connaîtra le début de la célébrité puis, grâce à un autre, la gloire. A mesure que son destin s’emballe, celui de Jackson s’assombrit.

L’une chante, l’autre pas

Tout commence comme un conte de fées. La rencontre née du hasard, le coup de foudre réciproque au premier regard, le succès fulgurant grâce à une vidéo YouTube vue des millions de fois (version 2.0 du conte de fées), et enfin la célébrité. Jackson et Ally auraient pu vivre heureux et avoir plein d’enfants si le cinéma ne nous avait pas depuis longtemps appris qu’un ménage à trois avec la gloire se finit rarement bien. Surtout quand l’alcool et la dépression s’en mêlent. Quand Jackson rencontre Ally, c’est une sorte de créature. Seule femme à chanter dans un club de drag-queens, elle entre en scène grimée en Edith Piaf – cheveux peints en noir et sourcils adhésifs – pour interpréter « La vie en rose ». Plus tard, en loge, Jackson n’aura de cesse de savoir ce qui se cache sous ses artifices. Il veut, littéralement, la découvrir. Comme Pygmalion, il cherche à transformer l’image en un être réel. Et c’est quand elle redeviendra créature – un personnage fortement inspiré des performances et du look de Lady Gaga – , façonnée par un autre plus jeune et plus branché, qu’il pensera l’avoir perdue pour de bon.

Mélodrame sirupeux ?

A plusieurs reprises, le film manque de tomber dans un sentimentalisme mièvre à la limite de la guimauve à base de regards énamourés en gros plan et de déclarations d’amour au piano. Auxquels s’ajoutent des injonctions à être soi, à être vrai et à ne pas se laisser corrompre par les sirènes du show-business qui ne sont pas la réalité. Difficile de mettre le doigt sur ce qui le sauve de tomber dans la sucrerie totale. Peut-être l’élan du film (qui faiblit tout de même dans sa deuxième partie), sans doute le fait qu’il assume entièrement d’être un mélodrame classique au scénario attendu. Pour peu que l’on se laisser embarquer par le récit, et les scènes de concert y sont pour beaucoup en plaçant le spectateur sur scène au plus près des personnages, A star is born parvient à nous captiver et même à nous émouvoir. Une émotion due en grande partie à l’interprétation de son actrice principale. Le film devait initialement interprété par Beyonce (et réalisé par Clint Eastwood). Impossible de savoir ce que le film y a peut-être perdu mais impossible de ne pas voir ce qu’il a gagné avec l’arrivée de Lady Gaga sur le projet. Visage changeant, interprétations habitées de chaque chanson, elle emporte le morceau dans un final poignant.

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Durée : 136 mn


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