2 Days In New York

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Le premier épisode était mordant, second degré et assez réussi, « 2 days in New York » patauge dans les clichés et finit par mettre le spectateur mal à l´aise. Dommage…

Julie Delpy aime décidément beaucoup se mettre en scène. Il y a d’abord eu 2 Days In Paris, comédie amoureuse assez réussie, où elle arrivait dans sa famille parisienne pour présenter son ami intello-juif américain. Puis à l’automne dernier, elle présentait Le Skylab, film sur les souvenirs bretons, bohêmes et gauchistes de son enfance. Aujourd’hui, c’est son père, sa sœur et son copain qui débarquent dans sa vie rangée et propre new-yorkaise. 2 Days In New York n’a malheureusement pas la même fraîcheur que le premier volet et le penchant narcissique et nombriliste de sa réalisatrice-actrice se voit de plus en plus…

Julie Delpy repart sur le même sujet de prédilection que pour le premier épisode : le choc des cultures. Sauf, qu’au lieu de le présenter de manière humoristique et légère, elle n’hésite pas à aller chercher dans la blague gauloise et bien graveleuse. Ainsi, elle présente sa famille comme des gros cochons, obsédés sexuels, drogués et/ou exhibitionnistes. Par pitié, il faut arrêter de faire croire que les Français ne se lavent qu’au gant de toilette et pourtant c’est bien ce qu’elle fait dire à son père alors qu’il arrive chez elle « puant » la saucisse et le fromage. Dans 2 Days In New York, ce sont les sauvages français qui débarquent dans l’univers civilisé, propre et gentillet de la Delpy version Amérique puritaine un poil branchée quand même. Mais, en enchaînant les clichés et en couvrant de honte, à tour de rôle, tous les membres de sa famille, elle finit par être gênante et par mettre mal à l’aise le spectateur. Pourquoi montrer sa sœur comme une exhibo-nymphomane qui prend son pied avec une brosse à dents ou faire passer son ex pour un drogué sans cervelle ressemblant à un ado attardé ?

Côté scénario, le film est totalement décousu et finalement très simpliste. La réalisatrice commence par présenter ses concitoyens comme des cochons, continue par vendre son âme à un vernissage. Elle pose alors la question de l’intégrité artistique en regrettant et en tentant de récupérer son âme auprès de son acquéreur, Vincent Gallo (dans son propre rôle) lors d’une scène qui finalement tourne court. Enfin, on sent bien que le film est hanté par la mémoire de sa mère, présente dans 2 Days In Paris et décédée depuis, et qu’elle lui rend hommage à travers la séquence finale. Mais pourquoi mélanger poids du passé, angoisse de l’artiste, difficile travail de mémoire… ainsi ? Il aurait peut-être fallu choisir une de ces thématiques et s’y tenir.

Reste que la plus brillante des idées de ce film est la performance de Chris Rock, notamment lorsqu’il fait ses monologues face à la reproduction d’Obama en carton. Il n’échappe pas lui non plus aux clichés qu’il doit supporter de cette horde de barbares français !

Titre original : 2 Days In New York

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Durée : 95 mn


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