Oui mais voilà, Madonna ne croit plus aux contes de fée depuis belle lurette et sait qu’une relation amoureuse, aussi royale soit-elle, nécessite des compromis. « On n’imagne pas combien c’est difficile de vivre la plus grande histoire d’amour du monde », avouait volontiers Wallis. Pour illustrer son analyse historico-sentimentale, la réalisatrice renonce – et c’est tant mieux – au biopic pur et dur. Il aurait été malhabile, tout juste un an après Le Discours d’un roi, de consacrer un autre film aux mésaventures d’Edward VIII et de son frère, le bègue George VI.
Ces faiblesses de scénario, aussi gênantes soient-elles, peuvent néanmoins paraître anecdotiques. Il est par contre difficile d’endurer sans broncher le style arty et le maniérisme de la réalisatrice en herbe. « Des cinéastes tels que Godard, Visconti, Pasolini et Fellini sont depuis toujours une référence et j’espère qu’un jour j’aurai l’occasion de me rapprocher de leur génie », confiait-elle lors du tournage d’Obscénité et vertu (2008). Cette chère Madonna a certes fait quelques progrès depuis ses premiers pas au cinéma, mais la route à parcourir est encore longue. Très longue.