L’attrait de Vanishing Waves, et Kristina Buozyte ne s’y trompe pas, c’est de donner corps aux visions perçues dans le coma. Logiquement, au rationalisme scientifique – encore que le design empreint de modernisme de la chambre étanche confère déjà aux lieux une aura symbolique – s’oppose l’onirisme des voyages dans l’esprit de la malade. De graphiques et rhizomiques lors des premiers contacts, les visions se font plus concrètes jusqu’à un hyperréalisme ultra-pictural mêlant la rigueur des compositions à des images surréelles à la Dalí. Visuellement, le film est splendide, faisant de chaque voyage un tableau quasi autonome au travail sur la lumière étonnant. Mais la réalisatrice n’exploite que peu la beauté de ses plans. Elle se concentre plutôt sur le symbolisme des événements qui surgissent lors des sessions d’exploration. Elle s’appuie sur l’absence de logique rationnelle et de cohérence apparente propre aux rêves pour développer un onirisme aussi surfait que pénible. A aucun moment, celui-ci ne vient réellement rencontrer les enjeux mêmes du film. On sent bien l’effet d’addiction qui s’empare de Lukas avec ses voyages dans lesquels il compense ses frustrations personnelles. Mais cela ne s’incarne à l’écran que dans des séquences clinquantes qui, à défaut d’être connectées à une ligne narrative véritablement pensée et structurée, sonnent creux, leur éventuelle beauté sombrant même parfois dans le ridicule (chacune des séquences sexuelles).
Vanishing Waves
Article écrit par Mickaël Pierson
Avec un pitch à faire fantasmer tout fan de « medical » et « hard science-fiction », la lituanienne Kristina Buozyte sert un insupportable pensum arty.