REC Soirée d’ouverture

Article écrit par

À quelques pas de Paris seulement et pour quelques heures, s´offre à nous la possibilité de s´évader à moindre frais. Bienvenue à la soirée d´ouverture de REC, festival de courts métrages indépendants.

Posée sur l’herbe, dos à la roulotte qui sert de billetterie, le voyage débute lorsque les Tibodypaint, acrobates insolites sortis tout droit d’un film de science fiction, envahissent l’espace et nous entrainent dans un monde inquiétant et troublant. Le monstre échassier imposant nous intimide, les hommes bêtes, provoquants, jouent avec l’unique chien présent sur le site qui, inquiet, aboie. Plus tard les Tibodypaint reviendront munis de torches enflammées, mais pour l’heure ils nous incitent à fouler le passage qui mène à l’intérieur du chapiteau.

Les maîtres de cérémonie se chauffent, le public enjoué attend le premier film. La distribution des tickets permettant au public d’élire le film de la soirée finit, Des fleurs pour Jacqueline de François Jacob (Montréal), court-métrage Kino tourné monté en 48h ouvre le bal. Une mise en scène simple pour une scène de comptoir intimiste entre Jacqueline la tenancière et son unique client. Des fleurs pour Jacqueline fait partie de ces films où le réel décalé parvient à nous toucher.

Le film terminé, Orely Sardet prend l’espace et nous offre un one man show habité et intelligent. Entre chaque film, des comédiens auront l’occasion de tester leur spectacle sur scène. Parmi les grandes surprises de la soirée, Math et Toy, duo énergique et drôle, remportent le cœur des spectateurs qui en redemandent.

Parmi les courts, Flypet de Eric Gravel, clip hallucinatoire bien fabriqué et totalement déjanté nous entraine dans un supermarché de Montréal. La Peur, de Benoit Guillon clôture le festival et remporte les votes du jury. Partir d’un débat actuel ; la délinquance des enfants et le transformer en un sketch ironique et mordant fait partie de la réussite de ce film.

La soirée s’achève dans une ambiance festive et musicale avec La grosse Lulu qui clôture la soirée avec humour et énergie.
Le public, heureux, rentre à Paris. Retour à la réalité, au RER où « pour une place assise tu revendrais ta mère », pour citer Orely Sardet.
Peu m’importe, dans ma tête raisonnent encore les sons de la fête. Je pense à vendredi prochain, lorsque je prendrai le train direction Nanterre université pour une deuxième soirée riche de découvertes et de rencontres.


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Il était un père

Il était un père

Difficile de passer sous silence une œuvre aussi importante que « Il était un père » dans la filmographie d’Ozu malgré le didactisme de la forme. Tiraillé entre la rhétorique propagandiste de la hiérarchie militaire japonaise, la censure de l’armée d’occupation militaire du général Mac Arthur qui lui sont imposées par l’effort de guerre, Ozu réintroduit le fil rouge de la parentalité abordé dans « Un fils unique » (1936) avec le scepticisme foncier qui le caractérise.

Récit d’un propriétaire

Récit d’un propriétaire

Avant de fixer sur sa toile de fond les sempiternels drames et bonheurs étales de la maisonnée japonaise moderne, Yasujiro Ozu réfracte à travers ses films de l’après-guerre la démoralisation d’une société égarée dans le chaos des sentiments et les privations de l’occupation avant la reconstruction.