Se considérant comme un « cinéaste retraité », Peter Watkins reste encore actif lors de débats, et continue à prendre part à l’enseignement des médias selon ses convictions personnelles. Le réalisateur s’est toujours fait un devoir d’accompagner ses films, même s’il avoue, avant le débat sur La Commune, considèrer qu’une fois le film réalisé, il ne lui appartient en quelque sorte plus, et ne pas vraiment aimer en parler. Il accepte pourtant de nombreuses rencontres avec le public, pour s’adresser aux citoyens que nous sommes, qui ne pouvons ignorer que ses films parlent presque tous des mass médias, du traitement de l’information, des déviances et des injustices de notre société, et que ces questions-là méritent débat. Même vieux de 30 ans, ses films résonnent cruellement dans l’actualité, et illustrent parfaitement les événements politiques, sociaux et éthiques du 21ème siécle.
Ayant toujours souhaité briser le « 4ème mur » de l’espace cinématographique (et théâtral, à l’origine de l’expression), et faire disparaître cet écart entre émetteur et récepteur, pour que la parole, la réflexion et les sensations nées de ses films soient partagées, débattues et mises en questions, le réalisateur voit dans la rencontre avec le public une prolongation de l’acte de cinéaste, l’ultime fonction de son œuvre militante.
Peter Watkins à souvent été dépossédé de ce contact, puisque nombreux sont ses films a avoir été retirés des salles avant même d’être vus. Pour ces deux jours à Angoulême, il était là, ses films étaient là, et si les débats ne furent peut-être pas à la hauteur de toutes les attentes, la rencontre n’en fut pas moins passionnante.