Mike Leigh

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A l’occasion de la sortie en DVD de « High Hopes », retour sur un des cinéastes britanniques les plus attachants et talentueux du dernier demi-siècle.

Né en 1943, Mike Leigh est l’un des réalisateurs britanniques les plus emblématiques de ces cinquante dernières années. Sa carrière est bien sûr loin de se limiter à la Palme d’or reçue à Cannes en 1996 pour Secrets et Mensonges. Ce cinéaste engagé se signale par le refus de tout simplisme, toute caricature : il est passé maître dans l’art du tâtonnement et de la nuance, ce dont High Hopes (1988), qui vient de ressortir en DVD chez Elephant Classics Films, constitue une belle illustration. Plus récemment dans sa carrière, Be Happy (2008) reste en mémoire comme un portrait haut en couleurs d’une trentenaire superbement campée par Sally Hawkins. Tout aussi réjouissant, Another Year (2010) pose un regard délicat et empathique sur un couple de sexagénaires. Changement de registre et moindre réussite en 2014 avec Mr. Turner, un beau film sur la peinture, mais qui manque un peu d’ampleur au regard du potentiel de son sujet. Nulle raison pour bouder ce film, et encore moins la filmographie à ce jour riche de treize longs métrages, ainsi que de quelques courts et téléfilms, d’un réalisateur subtil et attachant, révélateur de ce que le cinéma britannique a produit de meilleur ces dernières décennies.

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