Adapté du roman éponyme de Tonino Benacquista,
Malavita est la première grosse production Europa Corp à être tournée dans la cité du cinéma, les fameux studios créés par Luc Besson. Produit par Martin Scorsese (également consultant artistique à différents niveaux de production), le film se veut avant toute chose être un divertissement sans prétention, et rendre hommage aux films de mafieux comme
Le Parrain (Francis Ford Coppola, 1972)
, Les Affranchis (Martin Scorsese, 1980) ou encore
Casino (Martin Scorsese, 1996), tout en s’amusant avec les codes et conventions du genre. Faisant la part belle à l’action et à l’humour, on regrettera néanmoins de nombreuses choses, à commencer par certaines fautes de goût et grossièretés diverses, comme cette scène où le personnage de De Niro commente une projection des
Affranchis de Scorsese dans lequel lui-même joue (peu probable que le producteur de la série des
Transporteurs ait voulu faire une mise en abyme métafilmique) ou encore la caractérisation des personnages de tueurs mafieux, clichés au possible, peu
respectueuses du genre auquel le film fait référence. En effet dans la même veine, des films comme
Mafia Blues (Harold Ramis, 1999) ou
Mickey Blue Eyes (Kelly Makin, 1999) étaient nettement plus honnêtes et réussis. La mise en scène de Besson, carrée et efficace mais sans grande surprise vient ponctuer le jeu familier des acteurs qui ne font ni plus ni moins ce qu’ils ont l’habitude de faire. Au final, on retiendra essentiellement les scènes faisant figurer Tommy Lee Jones, toujours aussi charismatique.
En somme, le nouveau film de Luc Besson aura beau s’avérer supérieur à ceux qu’il a pu réaliser ces dernières années, toujours est-il que le niveau demeure bien en deça d’un Léon ou d’un Nikita, en raison d’une certaine paresse et d’un nombre trop important de vulgarités.