La nuit au musée 2

Article écrit par

« La nuit au musée 2 » assume complètement – en tant que second opus – ses ingrédients, soit des couches de rocambolesque sans finesse gorgées d´effets spéciaux. Mais cette comédie familiale n´en dégage pas moins beaucoup d´humour, et parvient même à réaliser de lointains fantasmes. Au final, la joyeuse clique du film assure ; Ben Stiller, le sourcil frétillant, en tête.

L’affiche du film l’annonce : « Cette fois, le délire n’a plus de limite ». Et pour cause. La nuit au musée (2007) avait planté un décor extravagant en donnant vie, le temps d’une nuit, à toutes les œuvres et créatures du Musée d’Histoire Naturelle de New-York. Pour un certain bonheur de l’imagination, Ben Stiller en gardien de nuit rencontrait un T-rex domestiqué, un cow-boy de 5 cm (dégainant Owen Wilson) qui se disputait la vedette de plomb avec un légionnaire romain (impérial Steeve Coogan), et toute une panoplie de figures historiques, telles Attila Le Hun himself ou le sage Président Roosevelt (Robin Williams, charmeur timide). Le film ayant connu un énorme succès au box-office international, il fallait pousser plus loin les rouages de l’absurde pour donner une suite à ce blockbuster.

Cette fois-ci, Larry Daley (Mister Stiller) est redevenu un homme solitaire et capitaliste, qui commercialise des produits de télé-achat à l’utilité douteuse. Mais son destin, ce sacré farceur le rattrape juste à temps. Le musée new-yorkais se débarrasse de ses objets au profit de nouvelles technologies et emballe tout son petit monde pour l’envoyer dans les archives du Smithsonian Institution, le plus grand complexe de musée au monde, situé à Washington. Appelé à la rescousse, Larry ne peut se résoudre à laisser ses amis de cire au silence – car sans la tablette magique qui leur donne vie après le coucher du soleil, point de nouba nocturne pour les pièces de musée. L’ex gardien de nuit reprend alors du service et arrive dans la capitale, prêt à affronter les innombrables âmes des expositions, dont le maléfique Kahmunrah qui met main basse sur la tablette…

Si l’intérêt du film ne réside ni dans la finesse de son scénario ni dans celle de ses effets spéciaux, reste qu’il enflamme suffisamment l’esprit pour remplir ce qui n’est peut-être autre que sa seule ambition : divertir. Car le public, enfants ou vieux enfants, trouve réellement matière à s’amuser dans La nuit au Musée 2. Le plaisir ne se trouve alors pas dans les leçons de morale éthérées, mais dans l’humour que déploient les personnages, rescapés du premier opus ou petits nouveaux. En plus du toujours drôle mini duo Jedediah-Octavius, le sourire est léger mais efficace : il faut voir le Pharaon zozotant (décalé Hank Azaria) recaler Darth Vader de son équipe du mal, Napoléon complexé (Alain Chabat en forme) lancer une analyse psychologique, ou un Einstein taquin dodeliner de la tête. Pointe même une excitation enfantine lorsque Larry et sa nouvelle copine de jeu (Amy Adams) entrent littéralement dans un tableau. Au final, Ben Stiller, faux naïf et vrai clown, convainc ses acolytes, et nous avec.

Parfois bas de gamme, mais aussi drôles ou touchantes, les scènes se déploient sans complexes, donnant le mérite au film et à ses acteurs d’assumer leur délire. Cette deuxième nuit au musée est ainsi plaisante, qui offre à nos fantasmes d’enfant un peu d’humour et de magie, en attendant la prochaine nuit…

Titre original : Night at the Museum: Battle of the Smithsonian

Réalisateur :

Acteurs : , , , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 105 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

« L’étrange obsession » autopsie sans concessions et de manière incisive, comme au scalpel ,la vanité et le narcissisme à travers l’obsession sexuelle et la quête vaine de jouvence éternelle d’un homme vieillissant, impuissant à satisfaire sa jeune épouse. En adaptant librement l’écrivain licencieux Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa signe une nouvelle « écranisation » littéraire dans un cinémascope aux tons de pastel qui navigue ingénieusement entre comédie noire provocatrice, farce macabre et thriller psychologique hitchcockien. Analyse quasi freudienne d’un cas de dépendance morbide à la sensualité..

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

« Les derniers jours de Mussolini » adopte la forme d’un docudrame ou docufiction pour, semble-t-il, mieux appréhender un imbroglio et une conjonction de faits complexes à élucider au gré de thèses contradictoires encore âprement discutées par l’exégèse historique et les historiographes. Dans quelles circonstances Benito Mussolini a-t-il été capturé pour être ensuite exécuté sommairement avec sa maîtresse Clara Petacci avant que leurs dépouilles mortelles et celles de dignitaires fascistes ne soient exhibées à la vindicte populaire et mutilées en place publique ? Le film-enquête suit pas à pas la traque inexorable d’un tyran déchu, lâché par ses anciens affidés, refusant la reddition sans conditions et acculé à une fuite en avant pathétique autant que désespérée. Rembobinage…