Les frères Foenkinos se retrouvent derrière la caméra pour un premier long-métrage. Adaptation du roman qui porte le même nom, La Délicatesse parle d’amour, de souvenirs et de nostalgie. Avec quelques failles.
David Foenkinos a écrit La Délicatesse en 2009. A l’époque, l’écrivain n’avait aucune intention d’en faire un film, et pourtant, poussé par son frère Stéphane – scénariste et directeur de casting – il décide d’adapter l’histoire pour le grand écran. Encouragés par Jacques Doillon, les deux frères ont réalisé ensemble un court métrage, excellent par son inventivité et son originalité, Une histoire de pieds. L’un est solitaire, écrivain, droit, l’autre est extraverti, drôle, généreux, et par leur complémentarité, leurs différences, ils signent un premier long-métrage touchant mais avec des limites.
Dans le rôle principal, Audrey Tautou joue un rôle de veuve, très jolie et sèche, caractérielle. A la mort de son mari – joué par le très beau Pio Marmai – Nathalie s’arrête de vivre et d’aimer. Jusqu’au jour où elle tombe sur un des ses collègues suédois, Markus, laid mais gentillet. L’histoire est, à la lecture, d’une tendresse et d’une émotion incroyables. On s’emporte dans la vie d’un couple atypique, on observe les remords d’une femme et de sa douleur. Or, l’adaptation du livre pour le film manque terriblement de mouvements. Les frères Foenkinos utilisent tous les outils à leur disposition : intérêt du détail, réalisation poétique, musique parfaitement adaptée à l’histoire romantique racontée – c’est d’ailleurs une création pour le film d’Émilie Simon. Malgré ces efforts, on sent chez les réalisateurs une hésitation. Peut-être est-ce dû à leur chemin vers le cinéma, pourquoi deux artistes vont-ils derrière la caméra?
Ils s’en expliquent : leur complicité, leur envie de travailler avec des gens qu’ils aiment, le choix aussi de se lancer dans d’autres domaines. Leur regard sur les choses, les gens, la poésie, l’humour, le quotidien est le fruit de leur expérience en littérature, photographie, cinéma. D’où quelques faiblesses, un côté romancé des dialogues, des longueurs, peu de suspens. François Damiens, connu pour ses sketchs et son humour, joue dans La Délicatesse un personnage sensible, doux, amoureux. On le découvre sous une autre facette, assez surprenante.
Alors le film est un début, les frères ne sont pas sûrs de travailler à nouveau ensemble sur un futur projet mais il faut prendre dans ce long-métrage des passages palpitants. Un baiser entre François Damiens et Audrey Tautou inattendu, un côté vintage réussi, une manière de filmer sensible et différente des autres comédies dramatiques à la française.
Dans son « cinéma club » du MK2 Beaubourg, Hélène Frappat, ancienne critique des Cahiers, parle des processus de « cadavérisation » des femmes, horrifiants et envoûtants, muséaux et momifiants.
« L’étrange obsession » autopsie sans concessions et de manière incisive, comme au scalpel ,la vanité et le narcissisme à travers l’obsession sexuelle et la quête vaine de jouvence éternelle d’un homme vieillissant, impuissant à satisfaire sa jeune épouse. En adaptant librement l’écrivain licencieux Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa signe une nouvelle « écranisation » littéraire dans un cinémascope aux tons de pastel qui navigue ingénieusement entre comédie noire provocatrice, farce macabre et thriller psychologique hitchcockien. Analyse quasi freudienne d’un cas de dépendance morbide à la sensualité..
« Les derniers jours de Mussolini » adopte la forme d’un docudrame ou docufiction pour, semble-t-il, mieux appréhender un imbroglio et une conjonction de faits complexes à élucider au gré de thèses contradictoires encore âprement discutées par l’exégèse historique et les historiographes. Dans quelles circonstances Benito Mussolini a-t-il été capturé pour être ensuite exécuté sommairement avec sa maîtresse Clara Petacci avant que leurs dépouilles mortelles et celles de dignitaires fascistes ne soient exhibées à la vindicte populaire et mutilées en place publique ? Le film-enquête suit pas à pas la traque inexorable d’un tyran déchu, lâché par ses anciens affidés, refusant la reddition sans conditions et acculé à une fuite en avant pathétique autant que désespérée. Rembobinage…