J’ai vu le visage du diable

Article écrit par

Un court-métrage intrigant et culotté sur la possession.

Née de parents polonais, Julia Kowalski commence sa carrière par la réalisation de courts métrages documentaires après une formation conduisant au BTS audiovisuel. Son premier long métrage, Crache cœur, a été présenté au Festival de Cannes 2015 (sélection de l’ACID). La présentation de ce dernier court-métrage d’une durée de 36 minutes à la Quinzaine des Cinéastes ressemble à une consécration. En effet, d’une manière percutante et comme si elle adhérait aux récits sur la possession, la réalisatrice nous propose un petit film à la manière de L’Exorciste. A Kościerzyna, petite bourgade du nord de la Pologne, de nos jours, Majka, dix-huit ans, est convaincue d’être possédée par le démon qui parle dans sa tête et se manifeste à son insu. Elle décide de rencontrer le père Marek Rogala, un prêtre exorciste. 

Il faut dire que la réalisatrice a su choisir ses interprètes, notamment Maria Wróbel qui joue le rôle de la toute jeune fille parfaitement crédible, mais aussi le décor d’une Pologne aux confins des grandes forêts et des brumes. Le film est dérangeant justement parce qu’il ne choisit pas son camp et on en vient à se demander où se situe la parole de la cinéaste comme si elle laissait la porte ouverte à ces croyances d’un autre temps,tout en proposant un portrait réaliste à la fois d’un pays et d’une société encore patriarcale et superstitieuse. C’est un court-métrage inspiré qui peut s’apprécier à divers niveaux mais qui n’est cependant pas dépourvu d’une certaine forme d’humour car la jeune fille ne semble pas dupe de sa « possession » puisqu’elle se compare parfois en en riant à la petite fille de L’Exorciste. Un film intrigant sur un sujet inépuisable apparemment. 

Réalisateur :

Acteurs : ,

Genre :

Pays : ,

Durée : 36 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

La peau douce

La peau douce

Avec « La peau douce », François Truffaut documente une tragique histoire d’adultère seulement conventionnelle en surface. Inspirée par un fait divers réel, la comédie noire fut copieusement éreintée au moment de sa sortie en 1964 par ses nombreux détracteurs; y compris à l’international. Réévaluation.

La garçonnière

La garçonnière

A l’entame des “swinging sixties” qui vont pérenniser la libération des mœurs, « la garçonnière » est un “tour de farce” qui vient tordre définitivement le cou à cette Amérique puritaine. Mêlant un ton acerbe et un cynisme achevé, Billy Wilder y fustige allègrement l’hypocrisie des conventions sociales et pulvérise les tabous sexuels de son temps. Un an après avoir défié le code de
production dans une “confusion des genres” avec sa comédie déjantée Certains l’aiment chaud, le cinéaste remet le couvert. La satire aigre-douce et grinçante transcende la comédie; défiant les classifications de genre.