Jacques Tati : liberté et indépendance

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<< La vie, c´est très drôle, si on prend le temps de regarder >> Jacques Tati.

De son vrai nom Jacques Tatischeff, il est l’un des réalisateurs les plus talentueux et les plus méconnus du cinéma français. De chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, le clown français a dépeint un monde pictural et burlesque qui s’exprime dans la ligne pénétrante et le rythme ciselé.

Jacques Tati, c’est bien évidemment Monsieur Hulot. La fameuse colonne vertébrale cinématographique du double de Tati, joyeux, maladroit et fantasque luron. Tati a principalement traversé l’Histoire du cinéma dans la peau du facteur le plus célèbre de France.

L’anachronisme corporel en désaccord avec le monde. Dans Les vacances de Monsieur Hulot, Trafic ou encore Mon oncle, le célèbre homme à l’imper et à la pipe, bohême et attachant clown sans nez rouge, régale et pétrit son film d’obsessions corporelles comme vecteur du rire… à l’instar de Max Linder, Charles Chaplin ou Buster Keaton… Playtime ou l’insolence du mime face au monde moderne en perpétuel effervescence, facteur de dévitalisation et ruine de la différence… Modernisation qui influença en 1949, déjà, Jour de fête et la corruption ridiculisée du fantasme américain sur la société.

Acteur et réalisateur majeur, Jacques Tati est un poète et un saltimbanque. Du merveilleux au ridicule, son univers est une mine d’or inépuisable. Laissez-vous emporter par cet artiste qui laissa une trace indélébile dans l’Histoire du burlesque cinématographique et qui influença, notamment, Jerry Lewis. Ce dernier lui écrivit une belle lettre d’adieu dans les Cahiers du cinéma pour célébrer l’homme et l’artiste Tati.

Bonne lecture à tous et à bientôt.

Alain Resnais vous attend pour le Coin du cinéphile de la semaine prochaine avec Muriel, Nuit et Brouillard, Hiroshima Mon amour, Providence et Je t’aime Je t’aime.


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