Dans un ancien royaume médiéval, un jeune fermier, Jack (Nicolas Hoult) fait la connaissance de la princesse Isabelle (Eleanor Tomlinson). Celle-ci se retrouve propulsée dans le monde des géants par une pousse de haricot magique gigantesque, forçant le jeune homme, en compagnie des sbires du rois, à partir la sauver et se confronter aux terribles géants mangeurs d’hommes vivant au-dessus des nuages.
Suite aux projets avortés du remake de Logan’s Run, Excalibur ainsi qu’une adaptation de la série Battlestar Galactica, le réalisateur a repris les commandes (suite à David Caruso) du projet de la Warner pour signer une nouvelle version de Jack the Giant Killer (Nathan Duran, 1962), film quelque peu daté des années 60. Scénarisé par son collaborateur habituel Christopher McQuarrie (Walkyrie, Usual Suspects mais aussi Jack Reacher, réalisé par ce dernier en 2012), le film opte pour un ton renouant avec l’esprit enfantin et ludique des films des années 80 comme Star Wars, Willow (Ron Howard, 1988) ou encore The Princess Bride (Rob Reiner, 1987). Sympathique film familial à grand spectacle en conséquence, le film mêle habilement action, humour, aventure et frissons, le tout agrémenté d’une direction artistique intéressante, assez proche notamment de celle de Peter Jackson pour la trilogie du Seigneur des Anneaux (2001, 2002 et 2003) et Le Hobbit (2012) par moments. La mise en scène ample et efficace de Singer vient s’accorder au sujet, donnant quelques belles séquences visuelles (les géants lancés à la poursuite des cavaliers, le protagoniste se cachant sous l’eau alors que les autres soldats du roi se font décimer, les pousses de haricots jaillissant du sol suite au contact avec l’eau) et effectuant divers clins d’œil au passage à Steven Spielberg et plus précisément à Jurassic Park (1993).
Néanmoins, le film n’est pas dénué de défauts et bien que le casting, constitué essentiellement d’acteurs britanniques (Nicolas Hoult en tête, Ewan McGregor, Ian McShane, Bill Nighy, Warwick Davis, et cætera), fonctionne assez bien, on regrettera malgré tout un manque global d’originalité et d’authenticité au niveau de l’univers abordé, notamment en termes d’effets spéciaux. On notera de ce fait que la sortie du film a été décalée d’un an afin que ceux-ci puissent être peaufinés et certaines séquences remontées, ce qui se ressent parfois dans le résultat final. Il est par ailleurs intéressant de noter qu’il semblerait que le metteur en scène et son scénariste aient tenté de glisser subrepticement dans le film diverses idées quasi méta-textuelles concernant la manière de raconter une histoire et le cinéma (la petite histoire dans la grande, le retournement de fin, le rapport des humains à l’immortalité par le biais de l’art et du dispositif de peinture semblable à un projecteur de cinéma) mais qui passent rapidement à la trappe, l’entreprise d’un film d’une telle ampleur ne permettant pas de mettre l’emphase sur de tels sous-textes.
Au final, bien que le film n’a peut être pas l’étoffe d’un grand Singer, Jack le chasseur de géants a au moins le mérite de divertir et de faire passer un agréable moment au spectateur, quel que soit son âge. Le cinéaste a récemment déclaré dans un entretien qu’il souhaitait désormais revenir à un film plus petit (un film d’horreur selon ses propres mots) mais devra d’abord s’atteler à la suite de X-Men: First class (2011), intitulée Days of Future Past, reprenant ainsi les manettes de la franchise après Matthew Vaughn.