Cannes Jour 6 : Lundi sous le soleil Cannois

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« The Tree of Life » de Terrence Malick, le film tant attendu par les critiques est enfin projeté au festival de Cannes. Bilan : il n´y a pas que sur les marches que l´on peut chuter…

8h30, en direct du Palais des festivals. Après plus d’une heure de queue pour être sûre d’assister au film de Terrence Malick, The Tree of Life commence. Immersion de deux heures dans un univers lié au cosmos, à la science, à la création. En parallèle, l’histoire d’une famille où le père est une brute, la mère docile, les trois fils en plein questionnement. La conférence de presse qui a suivi le film apporte un bon nombre d’éléments de compréhension. Le film, hué par quelques journalistes à la fin de la projection a, certes, déçu mais surtout montré une capacité à enchaîner des plans n’ayant aucun rapport les uns avec les autres, par exemple une mer déchainée suivie d’un échange de lettres entre deux enfants. Très esthétique, le film marque les esprits par un montage lent, millimétré, longuement réfléchi par cinq monteurs dirigés par Terrence Malick lui-même.

« Terrence Malick est un être humain, il va même de temps en temps aux toilettes… »,
Brad Pitt, conférence de presse de The Tree of Life.


« Leçon profonde ». Tourné au Texas, The Tree of Life est en compétition face à dix-neuf autres films, dont quatre français. Avec un casting hors compétition, on le rappelle Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain, un scénario basé sur l’essence de la vie, de l’univers, une esthétique à couper le souffle, le film de Terrence Malick s’embarque sur le terrain glissant de l’incompréhension, du libre-arbitre ; on regrette son absence lors de la conférence de presse, tant son point de vue et ses réponses auraient été indispensables pour mieux analyser son engagement à la fois théologique et politique. Comme le précise ses producteurs, « ‘Terre’ a su s’entourer de personnes aptes à prendre des décisions, à parler des choix du film ». Ce côté décousu, torturé, provient peut-être comme le précise Jessica Chastain – second rôle du film – « de la façon très libre dont Terrence dirige ses acteurs. Par exemple, on laissait tournée la caméra et un papillon est venu se poser dans ma main. La scène est restée au montage ».

Et la Quinzaine. Une Quinzaine à la programmation assez noire, violente, sanglante. Le déjeuner de la Quinzaine, dont les films sont repris au Forum des images après Cannes, rappelons-le, s’est déroulé en présence des acteurs de Code Blue, notamment la Danoise Bien de Moor, ainsi que l’équipe des autres films présentés. 

Séance photo pour l’actrice de Code Blue

Rendez-vous demain pour les films en compétition Le Havre, d’Aki Kaurismäki et Pater d’Alain Cavalier. On se glissera aussi à la projection du film de Rebecca Tickell et Josh Tickell, The Big Fix. Du lourd, très lourd…

 

Précédemment, dans notre saga cannoise:
Quand Cannes fait son 64e festival
Cannes Jour 1 : Les choses sérieuses commencent
Cannes Jour 2 : Des salles obscures à la plage
Cannes Jour 3 : We need to talk about Nikos !
Cannes Jour 4 : A Starr is born
Cannes Jour 5: On se foule! 


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