Riddle of fire

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Un peu foutraque, un peu engagé, film enlevé pour enfants pas sages…

Drôle de devinette

Voici un film qui réjouira petits et grands dans lequel des enfants, un peu à la manière de Bugsy Malone (Alan Parker, 1976), font tout comme des adultes mais tout en restant des enfants. Et c’est important. Comédie déjantée et burlesque, avec des images magnifiquement bien étudiées, Riddle of fire n’est pas qu’un divertissement, ni même une devinette comme son titre pourrait le laisser penser. C’est aussi un cri de rage et un manifeste pour qu’on foute enfin la paix aux minots. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2023 entre autres festivals, voici donc un film culotté avec de la magie, une recette de gâteau, une maman paresseuse, des gentlenfants cambrioleurs et craqueurs de code secret pour étrenner la PlayStation qu’ils viennent de chiper après une équipée sauvage en motocyclettes en plein Wyoming. 

Un sympa bric-à-brac

Il y a de la joie, du Club des cinq, des licornes ou presque, de la poudre de perlimpinpin, Tom Sawyer et les Goonies sans oublier le Jumanji psychédélique, tout ça à la fois pour un premier long-métrage en 16 mm d’un surdoué qui, après quatre courts-métrages, a décidé de frapper un grand coup. Weston Razooli, né dans l’Utah et grandi en Caroline du Sud, entre au California College of Arts de San Francisco où il étudie la mode, le graphisme et l’illustration – avec l’intention d’utiliser ces domaines artistiques en écrivant et en réalisant des films. En 2014, il fonde Psychic Films, une société de production basée à Los Angeles dont le nom deviendra ensuite Anaxia. 

Hommage à l’Utah

La note d’intention de son film est claire et alambiquée à la fois, nul doute que ce Riddle of fire décoiffe et étonnera longtemps : « Riddle of Fire est une comédie d’aventure néo-féerique racontée du point de vue de quatre enfants bandits. Elle mêle les sorcières des contes de Grimm à la poésie romantique, au folklore britannique, aux néo-westerns, le tout mâtiné de motos et de fusils de paintball, dans l’Ouest américain. Riddle of Fire explore ainsi la façon dont les enfants parviennent à vivre dans des familles déstructurées en se créant leurs propres mondes, leur propre morale et en nouant des amitiés fabuleuses. Riddle of Fire se veut également un refuge spirituel, un monde d’aventure pure, d’été à la montagne, de magie et d’amour – un conte de fées contemporain. »  Presque hoffmannien disons-le et, dans ce monde à l’agonie à cause de adultes, laissons pour une fois la parole aux enfants. Surtout que le film est un petit bijou d’inventivité – l’a-t-on assez dit ? – et que les images sont superbes, celles de Jake L. Mitchell, le montage de Weston Razooli himself, dans les beaux paysages de l’Utah, comme un hommage appuyé à son enfance. « J’ai grandi dans l’Utah, avec les montagnes de l’Uinta comme terrain de jeu (la forêt nationale de Wasatch), là où nous avons tourné la quasi-totalité du film. Ces forêts montagneuses ont sculpté mes rêves et mes écrits lorsque j’étais enfant. La genèse du scénario vient de là. La « Maison A’Dale » – magnifique, avec son ossature en bois – dans laquelle vivent Hazel, Jodie et Julie, est une maison que j’ai toujours aperçue de loin étant enfant. C’est ma maison préférée au monde ! Le supermarché où nous avons tourné, c’est l’épicerie de mon enfance. » 

Pour finir en musique

Quant à la musique du film, elle est remarquable et remarquée : c’est du dungeon synth avec les morceaux préférés du réalisateur, Fog Crav Archives, Rune Realms, Tim Rowland, Borg, Gelure qui appartiennent tous à ce genre musical un peu plus original que le rap que les ados avalent à longueur de McDo.

 

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Durée : 114 mn


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