Rencontre avec Tomer Sisley

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L’acteur, scénariste et futur réalisateur Tomer Sisley est le parrain de la 12e édition du Festival du Cinéma Israélien, qui se tient à Paris jusqu’au 3 avril 2012. Rencontre avec un fervent admirateur de cette production cinématographique en pleine émergence.

Dix longs métrages, dont le très sulfureux The Slut, premier film de la jeune réalisatrice Hagar Ben Asher (projeté lors de la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes), et Le Fils de l’Autre, de Lorraine Lévy (bientôt sur les écrans français), sont présentés lors de la 12e édition du Festival du Cinéma Israélien de Paris. Cinq documentaires et plus d’une vingtaine de courts, la plupart consacrés à Tel-Aviv, finissent de donner la température du septième art israélien. Le festival est également marqué par plusieurs grands débats, dont l’un portera sur le thème « Israël à l’écran : une autre image pour le monde ».


Qu’est-ce que cela fait d’être le parrain du Festival du Cinéma Israélien de Paris et pourquoi avez-vous accepté de l’être ?

Je n’ai jamais été parrain d’un festival et je suis ravi de pouvoir commencer avec le Festival du Cinéma Israélien. Peu de gens le savent, mais je suis israélien. J’adore aussi l’idée de pouvoir faire parler d’Israël sans susciter de débat, parce que dès qu’on en parle, chacun pense qu’il a une opinion suffisamment intéressante pour qu’elle soit exprimée. Par ailleurs, le fait qu’il existe un cinéma israélien est un miracle en soi, parce que c’est très dur de produire des films dans ce pays. Il n’y a pas de C.N.C. [Centre National du Cinéma et de l’Image Animée, ndlr], il n’y a pas autant d’aides qu’en France. L’économie n’est pas florissante, ce qui fait que les artistes qui font du cinéma sont par conséquent des passionnés, parce que ce sont des galériens. Les films israéliens sont ainsi profondément sincères, réalisés par des gens qui sont prêts à se battre pour raconter leurs histoires. Résultat : depuis quelques années, le cinéma israélien est présent dans tous les festivals. Quelqu’un a dit qu’un festival sans film israélien n’est pas un bon festival. C’est un gage de qualité !


C’est un cinéma auquel vous êtes attentif, qui vous a intéressé et continue de vous intéresser ?

Pourquoi parlez-vous au passé ? Quand j’étais en Israël, où j’ai grandi, ce cinéma était quasiment inexistant. Cela fait moins de dix ans qu’il a explosé.

Quels sont les films israéliens qui vous ont récemment marqué ?

Valse avec Bachir [d’Ari Folman, 2008, ndlr], il y a quelques années, et Lebanon [de Samuel Maoz, 2009, ndlr], un film qui se déroule entièrement dans un char.


Que pensez-vous de la programmation du festival ?

Elle m’a l’air intéressante, mais je n’ai encore vu aucun des films. J’adore l’idée de pouvoir les découvrir en même temps que tout le monde.

L’actualité nous rappelle, encore une fois, que l’antisémitisme doit être combattu. Un festival comme celui-ci, qui est une lucarne sur Israël, peut-il participer à un tel combat ?

Vous parlez de l’actualité mais je pense qu’il y a trois semaines, six mois ou même deux ans, vous m’auriez posé exactement la même question. Tous les médias sont une « arme ». La culture est une « arme ». Tout ce qui se rapporte à la culture est une « arme » qui compte parmi les plus puissantes. Néanmoins, ce n’est pas un festival qui a pour vocation de lutter contre l’antisémitisme et je suis plutôt content que cela ne soit pas le cas. C’est un festival de cinéma ! Pour dire les choses autrement, je ne suis pas sûr qu’un antisémite puisse décider de participer au Festival du Cinéma Israélien.

Avez-vous déjà tourné dans un film israélien, ou été contacté pour un projet en Israël ?

Je vais tourner dans trois semaines mon premier film franco-israélien. Il s’appelle Kidon. C’est un film policier [autour du Hamas, ndlr] qui sera réalisé par Emmanuel Naccache, co-réalisateur du  Syndrome de Jérusalem [2008, ndlr].


Pouvez -vous nous en dire un peu plus sur votre rôle ?

Non (sourires).

Vous allez tourner en Israël ?

Oui, et je vais parler pour la première fois en hébreu dans un film (sourires).


Le Fils de l’Autre, qui est programmé pendant ce festival, est aussi une production franco-israélienne. Comment expliquez-vous que cette coopération cinématographique soit aussi dynamique ?

La principale raison tient à l’existence d’accords entre ces deux pays, ce qui facilite ce type de productions.


D’autres projets en vue, à part Kidon ?

J’ai écrit un film qui est actuellement en cours de financement.

Vous en êtes le scénariste, en serez-vous aussi le réalisateur ?

Scénariste et réalisateur !


Et comment se porte Largo Winch ?

Je ne suis pas « Largo Winch » (rires). C’est fini, je n’en ferai pas d’autres. Je vous confirme qu’il y aura un Largo Winch III mais je suis à peu près sûr de ne pas le faire, pour de nombreuses raisons, notamment parce que c’est un prequel. Le personnage y sera donc plus jeune. Et ça m’arrange !

 

Propos recueillis par Falila Gbadamassi – Mars 2012

 

 


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