Sur la scène de la grande salle du Palais des Congrès d’Angers, Claude-Eric Poiroux déroule le programme de cette soirée de clôture et de remise de Prix. Rodé à l’exercice, le délégué général du festival (également exploitant du cinéma Les 400 coups, un des hauts lieux du festival) salue les uns et les autres, rappelle une anecdote, improvise sur quelques réactions du public. lI assure avec souplesse l’exercice d’énumération des partenaires financiers et des récompenses : 200 000 euros de Prix pour le festival Premiers Plans d’Angers, répartis en achat d’espace presse, d’aide au sous-titrage, de préachat par des télévisions, de caméras, et même d’ordinateurs portables. De l’argent pour continuer, enfoncer le clou d’un premier court et pourquoi pas revenir à Angers quelques années plus tard, heureux d’avoir passé le cap du long.

La plupart des lauréats disent avoir reçu leur premier prix ou avoir été sélectionné pour la première fois à Angers, et témoignent de leur attachement à un espace de rencontres privilégié. Depuis 1989, le festival, spécialisé dans les premiers films européens, s’est fixé la tâche de soutenir la nouveauté, la jeunesse, et de donner une visibilité aux films d’écoles : sur les trois-cent films montrés cette année, cent sont des premières œuvres. Cette année, juste avant la prochaine édition anniversaire, le record historique de fréquentation est battu, puisque Premiers Plans passe le cap des 70 000 spectateurs.

 

Christophe Honoré, président du Jury longs métrages

La remise débute avec les prix des étudiants, personnes « qui vont le plus au cinéma, sont les plus rêveurs et aussi les plus radicaux », note avec affection Giacomo Abbruzzese, qui vient de recevoir le Prix des Etudiants d’Angers pour son film d’école Fireworks.

Héléna Klotz, fille de Nicolas, remporte avec un film au titre alléchant inspiré d’une chanson d’Elli et Jacno, L’Age atomique, le Grand Prix du jury pour un long métrage français. Un des films qu’on n’a pas eu l’occasion de voir, tourné selon la réalisatrice en des temps record, avec 100 000 euros et beaucoup d’énergie. Le joli film court de Guillaume Gouix, Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros, remporte lui le Prix d’interprétation pour Swann Arlaud et le Prix des bibliothécaires pour un court métrage français. L’acteur de Jimmy Rivière, filmant une histoire d’humiliation quotidienne dans le quartier parisien de Strasbourg Saint-Denis offre un joli récit, la modestie de son propos renforçant le charme de plans soignés, où le quotidien et le fantasme cohabitent.

 

Guillaume Gouix reçoit son prix

Le Jury court, présidé par un Mathieu Demy enjoué, décerne son Grand Prix au court métrage français Vilaine fille, Mauvais garçon, de Justine Triet. Egalement primé pour l’audace de sa mise en scène, le court Bora Bora de Bogdan Mirica remporte le Grand Prix du jury pour un court européen.

Sous les applaudissements, plusieurs lauréats ne cessent de rappeler le plaisir qu’ils ont à venir présenter leur film dans un des festivals les plus soucieux de la qualité des projections, où les spectateurs sont curieux et la passion cinéphile communicative. Ainsi s’achève la compétition, précieuse pour commencer une carrière, riche en rencontres et prometteuses de nouvelles éditions. A l’année prochaine !

Palmarès complet : www.premiersplans.org/festival/index.php