Le Renard et l´Enfant

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Une petite fille rousse, un renard tout aussi roux, une magnifique amitié qui se crée ! Le réalisateur choisit ici le chemin de la facilité en jouant (trop ?) sur les cordes de la sensibilité, voire de la sensiblerie. Le récit se fonde sur un fait réel vécu par le cinéaste. Petit garçon, dans les […]

Une petite fille rousse, un renard tout aussi roux, une magnifique amitié qui se crée ! Le réalisateur choisit ici le chemin de la facilité en jouant (trop ?) sur les cordes de la sensibilité, voire de la sensiblerie.

Le récit se fonde sur un fait réel vécu par le cinéaste. Petit garçon, dans les montagnes de l’Ain, il est tombé nez à nez avec un renard. Par la suite, il a longtemps tenté de le retrouver, en vain. De cette histoire est alors née celle du Renard et l’Enfant.

Nos deux héros (les seuls protagonistes du film) sont la petite fille et le renard. On suit longuement ce dernier qui s’enfuit, survit, échappe au lynx, au chasseur, aux pièges puis se laisse apprivoiser… Et au lendemain de l’hiver, tout comme les bourgeons au printemps, une nouvelle amitié, peu banale, va éclore.

En version revisitée (mais beaucoup moins bien abordée) du Petit Prince accompagné de son renard, Le Renard et l’Enfant revient sur cette difficile relation entre l’Homme et le règne animal. Le renard devient peu à peu une sorte de guide pour cette enfant qui, petit à petit, se met à marcher, littéralement, dans les traces de Titou, son nouvel ami. Grâce à lui, un univers tout à fait inattendu s’offre à elle. La fillette se lance alors à la découverte de nouvelles choses, d’un tout autre univers. Son horizon s’élargit et le regard qu’elle porte sur le monde qui l’entoure se transforme. Malheureusement, un rapport de force va s’immiscer au cœur de cette amitié insolite et lorsque l’Homme décide de dompter la Nature, il finit par la détruire.

Ce film tendre sur une belle amitié réussira sans doute à attendrir les enfants. Cependant, il aurait peut-être été plus judicieux de croire un peu plus en eux et d’arrêter d’infantiliser le jeune public. Celui-ci peut et a envie de se perdre seul dans la nature sans qu’on ait le besoin de toujours le prendre par la main. L’envol est bon, pour les enfants aussi. Concernant le public adulte, le film rempli de bons sentiments et sans réelles grandes surprises ne manquera pas de le séduire par la beauté de ses paysages. C’est tout, et c’est bien trop peu.

La beauté était aussi au rendez-vous dans La Marche de l’Empereur sans pour autant qu’une certaine mièvrerie y trouve sa place. A croire que lorsque l’Homme (invisible dans le précédent film de Luc Jacquet) tente d’imposer sa marque dans le monde animal, rien de vraiment bon n’en ressort.

Titre original : Le Renard et l'enfant

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Durée : 92 mn


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