La figure maternelle au cinéma

Article écrit par

Le Coin du cinéphile se penche sur une figure qui nous façonne, pour le meilleur ou pour le pire, par sa présence ou son absence.

Le cadre familial est un terreau fertile d’intrigues au cinéma, et la figure maternelle y tient une place particulière. Son ombre brasse tous les genres, sa nature potentiellement néfaste pouvant provoquer un désordre tragique dans la personnalité des héros comme dans Psychose d’Alfred Hitchcock (1960) ou Carrie de Brian de Palma (1976). La dévotion maternelle est à l’inverse propice à des mélodrames puissants qui peuvent brasser une dimension sociale telle la question raciale de Mirage de la vie de Douglas Sirk (1959), ou une veine criminelle dans Mother de Bong Joon-ho (2010). L’amour d’une mère, aussi intense et sincère soit-il peut aussi se briser sur l’écueil d’un péché originel dans le splendide Stella Dallas de King Vidor (1937), et le conflit. Un des aspects les plus captivants du sujet est lorsque la figure maternelle est freinée par sa propre et coupable imperfection humaine tel le Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini (1962), ou au contraire l’ingratitude de sa progéniture avec la rivalité mère/fille de Le Roman de Mildred Pierce (1945). Dans un temps plus contemporain, les figures matriarcales de la filmographie de Pedro Almodovar, comme dans Tout sur ma mère (1999), montrent la richesse inépuisable des facettes d’une mère.

 

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile consacré à Philippe de Broca !


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Le pavillon d’or

Le pavillon d’or

En incendiant la pagode dorée de Kyoto, relique architecturale, un jeune bonze expérimente une catharsis intérieure et la purgation des traumatismes qu’il a vécus jusqu’alors. Adaptant librement le roman de Yukio Mishima dans un scope noir et blanc éclairant le côté sombre du personnage, Kon Ichikawa suit l’itinéraire d’apprentissage torturant qui a conduit son antihéros à commettre l’irréparable.

La classe ouvrière va au paradis

La classe ouvrière va au paradis

Avec « La classe ouvrière va au paradis », Elio Petri livre un pamphlet kafkaïen sur l’effondrement des utopies du changement au sein de la mouvance ouvrière. Le panorama est sombre à une époque où l’on pouvait encore croire dans la possibilité d’un compromis politique et idéologique entre le prolétariat et les étudiants extrémistes militants en tant que ferment révolutionnaire. A l’aube des années 70, le cinéaste force à dessein le trait d’une aliénation au travail confrontée aux normes de productivité. Analyse…