Kingsman : Le Cercle d’Or

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Il se passe beaucoup de choses dans « Kingsman : Le Cercle d’Or », mais c’est raté, pas drôle, voire tout simplement hallucinant de bêtise et de mauvais goût.

Le succès du premier Kingsman : service secrets obligeait presque de manière tacite à une suite voire à plusieurs, et un troisième volet est déjà en chantier… Matthew Vaughn retrouve son associée Jane Goldman pour continuer à adapter les comics de Mark Millar et Dave Gibbons et nous livrer une nouvelle fois ce mélange maintenant connu d’espionnage, de violence repoussante mais dédramatisée ainsi que d’excentricité.


Pas le temps

Le scénario va dans tous les sens, avec un goût manifeste pour l’excès et les coups de théâtre insensés, multipliant les lieux, de la Grande-Bretagne au Cambodge, en passant par les Etats-Unis et un festival de musique à Glastonbury, bien dans la tradition des films d’agents secrets, et brossant ainsi en filigrane le portrait d’un monde très connecté et marqué par la présence des réseaux sociaux – les espions localisant l’ex d’un de leurs adversaires grâce à Instagram. En l’espace de 2h15 il s’agit en somme de sauver le monde, se marier, faire plusieurs deuils, rétablir l’amnésie de l’agent Galahad qui en fait n’était pas mort, sans oublier de prendre également le temps de boire un verre de Martini dans un jet, quand même. Ambitieux, Vaughn veut même ménager des moments d’émotion dans ce grand-huit sous coke, mais tout cela fissa. Expédiés, les moments d’émotion voulus de sorte échouent, engloutis dans cette grande machine très calibrée et en fait relativement dépourvue d’âme, obsédée par la peur du temps mort et gangrenée par un montage sous acide. Cela a pour conséquence regrettable que tout est mis sur le même plan, rien n’est mis en valeur. A force de surenchère, il ne reste plus rien de bien consistant.
 


Très sûr de ses effets ratés

Bouffi d’orgueil, sûr d’être bien synchrone avec l’air du temps, tout en faisant passer des valeurs indémodables, ostensiblement aussi très fier de son casting pourtant très mal exploité – Halle Berry ne récolte qu’une sous-partition d’une grande fadeur, Jeff Bridges d’une mini apparition reposant sur son lien avec la culture « country » sans parler du point d’orgue avec un Elton John à plumes qui aura sûrement dû toucher un très gros chèque pour accepter de se laisser ridiculiser à ce point. Kingsman : Le Cercle d’Or finit même par dégoûter. Sûr de tout réussir, il rate pourtant, semble-t-il, presque tout. Les scènes d’action ne sont pas aussi jubilatoires qu’elles sont supposées l’être, l’humour tombe souvent à plat – même lorsque Eggsy et Merlin découvrent une bouteille de whisky censée résoudre tous leurs soucis ou, pire, une blague autour d’un adversaire qu’on vient de passer au hachoir, le temps d’une scène filmée de plus au ralenti – Vauhgn atteint d’ailleurs souvent des records en termes de mauvais goût. Enfin, sur le terrain musical, par lequel cette suite, décidément incroyablement arrogante, semble également vouloir se distinguer, c’est de même sorte très décevant, avec ce côté catalogue très fourre-tout dans lequel on n’a le temps de s’attarder sur rien et que, pareillement, on expédie : d’un son de cornemuse initial auquel on réduit la Grande-Bretagne à beaucoup d’autres morceaux « en décalage » volontaire et à intention divertissante. Ainsi on préférera largement dans un registre comparable Agents très spéciaux : Code UNCLE de Guy Ritchie – que Vaughn connaît d’ailleurs bien pour avoir été son producteur : plus modeste et beaucoup plus plaisant.

Titre original : Kingsman: The Golden Circle

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Durée : 141 mn


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