JC comme Jésus Christ

Article écrit par

Premier long-métrage de l´acteur Jonathan Zaccaï, « JC comme Jésus Christ » est une caricature de la célébrité. Même si l´idée est bonne, le film manque de fluidité.

Lunettes noires rectangulaires, cheveux bouclés, veste classique, sourire en coin, JC est un jeune réalisateur chanceux. Une Palme d’Or à quinze ans, un César à 16 ans et un baccalauréat à obtenir cette année… Entre temps – et deux prises, JC trompe sa petite amie avec une actrice, une femme plus mûre ou charme toute personne du sexe opposé. On résume, il est mégalo, séducteur voire lourd, seul, fils à papa.
 
Par son montage saccadé, sans musique, ce premier long-métrage de l’acteur Jonathan Zaccaï fait le pari de l’insolite. JC comme Jésus Christ donne le rôle principal à Vincent Lacoste – ex Bogoss. Tout repose sur lui, son personnage digne d’un Brüno ou d’un Borat à la française. Le jeune réalisateur, que l’on connaît comme acteur pour De battre mon cœur s’est arrêté, Si tu meurs, je te tue ou Le plus beau jour de ma vie avoue une envie de réalisation antérieure à son métier de comédien.


 
Elza Zylberstein, Aure Atika, Claire Chazal… Elles sont nombreuses ces célébrités désireuses de rencontrer, d’interviewer ou d’embrasser le jeune réalisateur à succès. Au-delà du film, ce sont les amies de Jonathan Zaccaï. C’est dans cette optique d’une réalisation amicale, à la légère que le film perd de sa crédibilité. En effet, dans son optique « copinage », JC se transforme en personnage antipathique. Impossible de s’écarter du scénario, du fait que c’est un personnage dans une fiction. Pourtant, le réalisateur joue la carte de la téléréalité, témoignages des parents, des amis et des proches de JC à l’appui.
Cette contradiction entre réalisation et intention de réalisation est paradoxale. D’un côté, l’envie est essentiellement de se moquer, de faire la caricature d’un prétentieux réalisateur à baskets, de se moquer du milieu cinématographique avec douceur et blagues potaches. D’un autre, le but est d’oublier la caméra, se laisser guider au fil des jours dans la vie d’une star pubère. Sauf qu’aucune histoire n’est véritablement racontée, mise en scène. Les plans et les idées se succèdent sans véritable harmonie.


 
Il s’agit d’une première réalisation en long-métrage après deux courts métrages sympathiques: Comme James Dean et Y’a pas de quoi. Peut-être que Jonathan Zaccaï n’a pas encore trouvé sa touche, son style et se teste autour d’un acteur qu’il idolâtre, sans distance.

Titre original : JC Comme Jésus Christ

Réalisateur :

Acteurs : , , , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 75 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Cycle Pietro Germi à la cinémathèque: Entre sentimentalisme communautaire et ancrage populaire

Cycle Pietro Germi à la cinémathèque: Entre sentimentalisme communautaire et ancrage populaire

Pietro Germi figure un peu comme l’outsider ou, à tout le moins, le mal-aimé du cinéma italien de l’âge d’or. Et les opportunités de (re)découvrir sa filmographie -telle la rétrospective que lui a consacré la cinémathèque française en octobre dernier- ne sont pas légion. L’occasion de revenir aux fondamentaux de son cinéma enclin à la dénonciation sociale. Rembobinons…