Lorsque le trailer de Hop est arrivé sur Internet, le buzz fut immédiat. On y voyait un lapin tout mignon jouant comme un dingue sur sa batterie la chanson Song 2 de Blur. Un amuse bouche dont on avait envie de voir la suite, d’autant que les Studios Universal ont acquis, depuis le succès de Moi, moche et méchant, une forte crédibilité dans le monde du film d’animation. Cet essai-là s’avère hélas plutôt loupé. La faute à une réalisation qui ne prend aucun risque, ou à un scénario qui enchaîne lieux communs et morale sirupeuse ? Les deux, mon capitaine !
Techniquement, le mélange du monde réel et de ces petits animaux reconstruits en 3D est parfait. Robbie, le fils de Monsieur le lapin de Pâques, se fond dans le monde des humains comme si de rien n’était. Il se fâche et enchaîne les bêtises devant Fred – James Marsden, le cyclope de X-men ! – , amadoue Sam, la sœur du premier, et tape la discut’ avec David Hasselhoff, en version parodique… Plus vrai que nature !
Côté animation pure, la scène d’ouverture, qui présente l’usine de Pâques en long, en large et en travers échoue à démontrer les qualités techniques et artistiques de Tim Hill, le réalisateur, à qui l’on doit déjà le massacre de Garfield, dont il a signé le deuxième volet. Certes le visuel est magnifique, plein de couleurs qui ne manqueront pas d’émerveiller les enfants, mais honnêtement, avouons que les « candies » fluorescents et autres chocolateries ne donnent pas envie.
Reste quelques gags réussis, quelques bonnes idées telles que le méchant, Carlos, et son armée de poussins faisant étrangement penser aux mignons de Moi, moche et méchant. La scène où Carlos se transforme, mi-poussin, mi-lapin est particulièrement une vraie bouffée d’air. Sans oublier Robbie, le lapin rock’n’roll rêvant de faire carrière à Hollywood, aux expressions extrêmement réussies et au caractère aussi attachant qu’amusant, y compris pour le spectateur adulte.
Ce qu’on retiendra de Hop ? Robbie, déféquant des dragibus et se la jouant rock’n’roll, Hugh Laurie (LE Dr House), qui prête sa voix au Lapin de Pâques dans la version originale, et Carlos, le poussin mutant à qui pousse des organes de lapin… Hop s’offre donc comme un divertissement rapide, enfilant comme des perles les gags attendus et qui, malgré quelques vaines tentatives de sortir du rang, stagne dans la catégorie « film d’animation pour moins de 13 ans ». Bonus : il ne prétend sans doute pas à plus.