Cannes Jour 5 : On se foule !

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Au programme de ce week-end cannois, « The Artist » ovationné, une Quinzaine des réalisateurs au top de sa programmation, une rencontre avec deux révélations du cinéma français et « L´Apollonide – Souvenirs de la Maison Close » attirant une foule de badgés…

Week-end oblige, le boulevard de la Croisette était noir de monde. Des groupies à la sortie des grands hôtels pour apercevoir Jude Law ou Angelina Jolie, des photographes ayant la gâchette facile à la moindre star parcourant la Croisette, des salles pleines à n’en plus respirer, bref, bienvenue à Cannes.

En bravant cette foule dominicale, difficile de passer à côté des conversations de la presse concernant The Artist, le film en compétition de Michel Hazanavicius. « Très réussi », « Pari relevé », « Dujardin au top », que de compliments donc. La preuve en action lors de la montée des marches par l’équipe du film, qui rassembla des milliers de personnes agglutinées derrières les barrières du Palais des Festivals. Le film sort en octobre. Voici un avant-goût avec la bande-annonce.

Du côté de la Quinzaine des réalisateurs, autre ambiance. Le film En Ville (Valérie Mréjen & Bertrand Schefer) était présenté au Palais Stéphanie. L’histoire d’une adolescente de seize ans qui passe à l’âge adulte lors d’une rencontre décisive avec un photographe plus âgé. Entre insouciance et sensualité, on découvre grâce à cette projection deux nouveaux talents du cinéma français : Lola Créton et Adèle Haenel. Une brune, timide et rock’n’roll, une blonde dynamique et belle, le duo perce l’écran en meilleures amies qui se laissent aller à leurs envies, leurs pulsions. Voici un morceau de l’interview qu’elles nous ont accordée sur la plage de la Quinzaine.

Adèle Haenel et Lola Créton, photo : Laetitia Lopez


Qui êtes-vous dans le film ?

Adèle : « Mon rôle dans le film est celui d’Isabelle, c’est la meilleure copine délurée et sympathique, insouciante d’Iris. Quand j’ai passé le casting, Valérie (Mréjen, la réalisatrice) m’a demandé si je préférais le rôle de Lola. Mais non, je ne me voyais pas du tout dans ce rôle là, je n’avais pas cette énergie. Par contre le rôle d’Isabelle m’a tout de suite plu, on pouvait rigoler, dire des bêtises.

Lola : En fait je suis un plan B quoi !

Adèle : je n’étais pas en train de dire ça. C’était une forme de communication, je n’aurais pas eu le rôle de toute façon. J’ai bien fait de dire que je ne voulais pas… (Rires).

Lola : je joue Iris. Elle ne sait pas où elle, elle n’est pas bien dans ce qu’elle est, elle est intelligente, observatrice. (Silence). Elle cherche un moyen pour sortir de son quotidien. La rencontre avec le photographe va l’emmener dans un moment difficile de sa vie.

Ambiance de tournage ?

Adèle : on s’est rencontrées dans le train. C’était un enjeu car les premières scènes que l’on a faites étaient en boite de nuit, c’est bizarre. On s’était vue un peu avant, vaguement, du coup, c’était un enjeu d’avoir une connivence tout de suite. Ça s’est extrêmement bien passé ! Le premier jour j’étais angoissée mais on a bien ri, je crois que quelque chose s’est passé entre nous.

Premier grand rôle ?

Lola : Non. J’étais la femme de Barbe Bleue, de Catherine Breillat. J’ai fait Un Amour de jeunesse de Mia Hansen-Løve (le film sort en Juillet).

 

Adèle Haenel et Lola Créton, photo : Laetitia Lopez


Cela vous fait quoi d’être à Cannes ?


Adèle :
je suis tellement contente que le film, En Ville, soit à Cannes. Je l’ai trouvé très puissant, honnête, drôle. Il y a de vraies scènes de comédie. Très contente donc, très fière aussi d’avoir participé à ce film. Je trouve ça très juste.

Lola : moi aussi, vraiment. Très fière. »

Adèle joue aussi dans L’Apollonide – Souvenirs de la Maison Close de Bertrand Bonello. Âgées de 17 ans pour Lola, 22 ans pour Adèle, elles assument leur féminité et leurs atouts auprès des hommes. Affaire à suivre. Les réalisateurs, Valérie Mréjen et Bertrand Schefer, profitent de Cannes pour travailler, rencontrer. Pour eux, « plusieurs vitesses se forment à Cannes, c’est émouvant de voir tout cela à un même endroit. C’est drôle aussi de voir Alain Cavalier et Pirates des Caraïbes programmés dans le même festival… ».

Gérard Jugnot, photo : Laetitia Lopez
Après une rencontre avec Gérard Jugnot, fatigué de l’euphorie cannoise, la Quinzaine des réalisateurs programmant des films humains et sensibles, qui donnent le temps de voir et d’observer, un bain de foule idolâtrant Jean Dujardin, L’Apollonide impossible d’accès en projection presse, nous vous donnons rendez-vous demain pour le très attendu Terrence Malick, The Tree of Life

Précédemment, dans notre saga cannoise:
Quand Cannes fait son 64e festival
Cannes Jour 1 : Les choses sérieuses commencent
Cannes Jour 2 : Des salles obscures à la plage
Cannes Jour 3 : We need to talk about Nikos !
Cannes Jour 4 : A Starr is born


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