Comme tous les grands polars, Box 507 tire avant tout ses qualités de son script, qui ne laisse rien au hasard, et utilise une bonne idée de départ pour dénouer un à un les fils d’une inextricable machination. Le réalisateur Enrique Urbizu, qui souhaitait montrer une Espagne peu vue au cinéma, a situé son film dans la Costa del Sol. Un choix judicieux qui profite au « look » du long-métrage, écrasé de lumière, qui contraste avec les sombres agissements de ses personnages.
En parallèle, on suit un père meurtri qui remontera grâce à sa seule intelligence, bien aidée il est vrai par un côté calculateur, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Autre personnage principal, un ex-flic brutal tombé en disgrâce suite à l’incendie qui ouvre le film, et devenu par la force des choses un tueur à gages efficace et sans pitié. On se doute que les deux héros, qui vont laisser quelques cadavres derrière eux, finiront par se rencontrer durant le climax. Urbizu ne contredit pas nos attentes, livrant une ultime séquence magistrale de rouerie et de cynisme qui, si elle n’atteint pas les sommets d’un Usual Suspects par exemple, parvient à faire de Box 507 l’un des fleurons du polar moderne.
En bonus, La fabrique de films propose, comme pour la première édition, un court making-of où le cinéaste revient sur ses ambitions, ses choix de casting et de mise en scène. L’occasion aussi de voir quelques images d’un tournage qui s’est bel et bien déroulé sous une chaleur étouffante, au grand dam de certains acteurs !