Première campagne

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Dans la peau d’une jeune journaliste au cœur de la campagne d’Emmanuel Macron : une immersion qui reste trop en surface.

A peine intégrée au service politique de France 2, Astrid Mezmorian est chargée de couvrir la campagne présidentielle d’un candidat dont on croit peu aux chances de l’emporter, le jeune et inexpérimenté Emmanuel Macron. En apprenant cette nouvelle, Audrey Gordon, son amie, issue de la même école de journalisme, décide de s’embarquer caméra à l’épaule dans la même aventure qui nous conduira jusqu’à l’élection de notre nouveau président. Essentiellement focalisée sur le trépidant et stressant quotidien d’Astrid, le documentaire d’Audrey Gordon porte un regard trop anecdotique sur un sujet pourtant propice à une foultitude d’interrogations et de révélations éventuelles.

 

 

Balancée sans réelle préparation sur le terrain, Astrid Mezmorian doit apprendre son métier sur le tas. Accompagnée de son fidèle cameraman la jeune journaliste peine à se frayer un chemin dans la foule qui entoure le candidat Macron. Obligée de sprinter pour suivre et interviewer le politicien, puis d’envoyer dans la foulée les images à la rédaction, Astrid apparaît en permanence dépassée par les évènements. Mais elle résiste. Audrey Gordon visiblement intéressée par la dimension humaine du sujet travaille sur le registre de la proximité. La multiplication des cadrages serrés sur le visage séduisant et expressif d’Astrid incite à l’empathie. Le montage dynamique accentue le stress qui pèse sur les épaules d’une jeune femme souvent obligée d’improviser. En aparté, une réflexion déontologique sur le métier de journaliste est lancée. On reste malheureusement au stade des intentions, la caméra ne pouvant pas résister à l’appel de l’action.

L’axe politique du documentaire conduit à la même frustration. L’image d’un Emmanuel Macron reste conforme en tous points à celle que les grands médias nous vendent depuis son émergence en politique. Quant aux coulisses de la campagne, à l’image d’Astrid, nous y sommes peu invités. Lors de la proclamation des résultats, le service de communication du futur président interdit la présence des caméras de télévision dans une salle où se trouvent les militants. Astrid résiste tant bien que mal aux pressions, mais ne cherche pas à en savoir plus sur de tels agissements. Un journaliste doit appuyer où ça peut faire mal. Au diapason d’Astrid Mezmorian, Audrey Gordon n’ose pas s’aventurer hors des sentiers battus.

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Durée : 72 mn


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