Percy Jackson, le voleur de foudre

Article écrit par

« Percy Jackson, le voleur de foudre » est le premier sketch de cette nouvelle année. Scénario inexistant et clichés à gogo, bienvenue dans le merveilleux monde de la médiocrité cinématographique !

New York à notre époque : Zeus, roi des dieux s’est fait voler sa foudre. Furieux, ce dernier accuse Percy Jackson, fils de Poséidon, de lui avoir dérobée. S’il ne la récupère pas dans les prochains jours, il déversera son courroux sur les êtres humains et leur fera endurer mille tourments.

Afin de prouver son innocence et d’éviter une guerre dévastatrice entre les dieux, Percy, un adolescent de dix-sept ans qui n’a pas encore conscience qu’il est un demi-dieu, se lance dans une odyssée à travers les Etats-Unis à la recherche du véritable coupable. Dans son périple, rejoint par son ami Grover le satyre et Annabeth, la fille d’Athena, il va devoir affronter une cohorte de monstres et de créatures en tous genres, bien décidés à l’arrêter. Son périple le mènera à la terrible Méduse et son regard pétrificateur ainsi qu’à Hadès, Dieu des morts qui retient sa mère prisonnière.

Après avoir revisité le mythe du vampire à la sauce « adolescent prépubère écervelé » avec Twilight, Hollywood s’attaque cette fois-ci à la mythologie grecque avec Percy Jackson, le voleur de foudre. Ce nouveau blockbuster des studios de la 20th Century Fox aurait pu s’appeler « la mythologie grecque pour les crétins ». En effet, le film est un ramassis de clichés plus énormes les uns que les autres comme par exemple les Converses ailées que porte Hermès (Messager des dieux) et qui lui permettent de voler, l’ascenseur en haut de l’Empire states building permettant d’atteindre l’Olympe, Percy utilisant son Iphone pour regarder la méduse sans se faire pétrifier, ou Hadès (méchant du film) habillé comme une rock star des années 80 et pour finir, Percy et ses amis prenant le bus et la voiture sur fond de Highway to Hell d’AC/DC pour aller au Royaume des morts, et il y en a encore beaucoup d’autres…

Il y a même le "noir de service" en la personne de Brandon T. Jackson (pourtant excellent dans son rôle de rappeur gay dans Tonnerre sous les tropiques) interprétant un satyre qui passe son temps à faire des blagues et à sauter sur toutes les femmes qui bougent. Meurt-il en premier ? Ils ne sont pas allés jusque-là… quoique…

Malgré des effets spéciaux réussis, cette sorte de pseudo Harry Potter, où les fils des dieux grecs vont faire « mumuse » dans un camp caché réservé aux demi-dieux, digne d’une attraction d’Eurodisney, est dépourvu de scénario palpitant.  Question : le scénariste Craig Titley (co-scénariste du "magnifique" Scooby Doo et Treize à la douzaine) a-t-il été amputé d’un de ses cortex ? Voire des deux ?

Pourtant tiré du best-seller littéraire éponyme de Rick Riordan, réalisé par Chris Columbus (réalisateur entres autres des deux premiers Harry Potter) et doté d’un casting de stars, Uma Thurman, Pierce Brosnan, Rosario Dawson… le film n’arrive pas à faire voyager le spectateur au-delà des méandres de la médiocrité. Même l’acteur principal, le jeune Logan Lerman (vu notamment dans Le Nombre 23 et 3h10 pour Yuma) est consternant dans son jeu et totalement dépourvu de charisme.

En ces temps de crise et au vu du prix d’une place de cinéma, ce film n’est pas un investissement judicieux à court et à long terme. Il n’y a rien à récolter à part l’ennui et encore l’ennui.

Comme le disait Ernest Psichari, " dès que l’on fait un pas hors de la médiocrité, l’on est sauvé". Autant ne pas faire de pas du tout dans les salles qui diffusent Percy Jackson, le voleur de foudre.

Titre original : Percy Jackson And The Lightning Thief

Réalisateur :

Acteurs : , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 122 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur décapante

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur décapante

En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…