P.S. I Love You

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Suite à la mort de Gerry, avec qui elle formait un couple épanoui, Holly sombre dans la dépression. Mais des lettres, rédigées par Gerry avant sa mort, permettront à la jeune femme de faire doucement son deuil.

Un couple sort du métro en se chamaillant. Elle, marchant devant lui à vive allure, ignore son compagnon. Une mise au point dans l’intimité de leur appartement permettra à Gerry et Holly de se réconcilier. Ce seront les seules images du couple dans son quotidien que nous verrons. Car juste après le générique, le film s’ouvre sur les funérailles de Gerry.

Cloîtrée dans son appartement, Holly reçoit, le jour de son anniversaire, une cassette audio sur laquelle Gerry lui a laissé quelques mots. Des messages (qui se terminent tous par P.S.: I love you), il y a en aura d’autres, dans la boîte aux lettres ou ailleurs. Testament qui résonne de l’au-delà, il épaulera Holly au fil des saisons. Gerry revit à travers ses propres mots. Il apparaît à l’image, aux côtés de sa femme, lorsque celle-ci prend connaissance de ses courriers. Présent malgré tout, Gerry sera le compagnon fantomatique de la renaissance d’Holly. Même dans la mort, il ne l’a pas abandonnée.

Sans grandes innovations au niveau de la mise en scène ou de l’esthétique, le film fonctionne à merveille. Les personnages principaux et secondaires sont touchants et attachants. Chacun occupe une place bien importante aux côtés de la veuve. Les moments drôles arrivent à point nommé pour dédramatiser, comme si les situations caustiques pouvaient même faire rire le défunt. L’image conserve une certaine douceur malgré les douleurs, le bien-être et la guérison d’Holly ne pouvant pas s’accomplir dans la violence. La lecture des lettres ou la simple évocation de Gerry sont accompagnées par le son de violons. D’une simplicité enfantine mais d’une efficacité redoutable !

Titre original : P.S. I Love You

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Durée : 126 mn


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