Les Proscrits du Colorado (The Outcast,William Witney, 1954)
Estimant que son héritage a été spolié par son oncle Jet Cosgrave (John Dreck) revient dans sa ville natale pour récupérer son bien, coute que coute, accompagné par une bande de mercenaires. La conquête de l’ouest est terminée, ainsi que l’Open Range (où le bétail circule librement également sur tout le territoire), les terres prennent une valeur considérable pour les éleveurs. Les proscrits du Colorado s’inscrit dans un catégorie de westerns, qui fait reposer sa dramaturgie et son action sur un terreau social et humain en étroite relation avec l’histoire du pays. Comme Anthony Mann, William Witney articule son récit autour d’enjeux où la notion du bien et du mal, du droit et de la légitimité sont en permanence remis en question par la tournure des évènements. Estimant que son héritage a été spolié par son oncle Jet Cosgrave (John Derek) revient dans sa ville natale pour récupérer son bien, coûte que coûte, accompagné par une bande de mercenaires. La conquête de l’ouest est terminée, ainsi que l’Open Range (période où le bétail circule librement sur tout le territoire), les terres prennent une valeur considérable pour les éleveurs. Les proscrits du Colorado s’inscrit dans un catégorie de westerns, qui fait reposer sa dramaturgie et son action sur un terreau social et humain en étroite relation avec l’histoire du pays. Comme Anthony Mann, William Witney articule son récit autour d’enjeux où la notion du bien et du mal, du droit et de la légitimité sont en permanence remis en question par la tournure des évènements. L’ambiguïté, ou du moins la non caractérisation manichéenne et définitive de ses personnages œuvrent dans ce sens. Le sourire charmeur et la tenue cintrée du jeune Jet (qui rappellent les vaniteux pistoleros qu’un Burt Lancaster incarnait avec fougue) masquent à peine sa soif de revanche jusqu’au-boutiste. Quant au maitre de la région, spoliateur sans vergogne apparente, incarné par un Jim Davis -rompu durant sa longue carrière à la rugosité de l’ouest, et qui portera dans ses vieux jours le Steson du patriarche de la célèbre série télé Dallas- préféra régler pacifiquement le conflit, plutôt que d’en venir aux armes avec son neveu. La violence est cependant au rendez-vous. Sous une forme spectaculaire, un corps à corps où les doublures des comédiens s’en donnent à cœur joie. Dans une dénonciation de la violence patriarcale, lors d’une glaçante scène de coups de fouet. De par sa maîtrise et sa dimension psychologique non négligeable, Les proscrits du Colorado est à prescrire.
Chuka le redoutable (Chuka, Gordon Douglas – 1967)
Lonesome cow-boy endurci et intraitable, Chuka (Rod Taylor) va cependant accepter de venir en aide à une garnisons de soldats et leurs hôtes féminines soumis à la menace d’une tribu d’indiens affamés. Dans la longue tradition des westerns de forteresses dont la survie tiendrait du miracle : Alamo, Fort bravo, Fort Yuma..., Gordon Douglas, qui avait déjà abordé une situation similaire dans Fort invincible (1951), imprègne une atmosphère étrange et tendue à ce huis clos construit sous la forme d’un flash-back à l’issue haletante et évasive. Les confrontations verbales entre les personnages font autant d’effets que les coups de poings et autres assauts physiques. Grace à des personnages dont les troubles et les faiblesses contribuent à contourner les habituels archétypes du genre. Le récit prend le temps d’installer les tensions sans jamais négliger l’action. Là aussi, comme dans Les proscrits du Colorado, la violence est sèche, jamais présentée sous un éclairage glorifiant. Le combat à mains nues entre un Rod Taylor à l’animalité inquiétante et un Ernest Borgnine peu avare d’outrecuidance sonne vraie. Borgnine, un des provocateurs les plus expérimentés du film d’action hollywoodien, prédestiné par sa stature imposante et son sourire narquois à vouloir s’offrir la tête du héros, comme dans Tant qu’il y aura des hommes ( Fred Zinneman, 1951), dans Johnny Guitar (Nicholas Ray), ou dans un autre film de fort : Quand le clairon sonnera (Frank Lloyd ,1955). La mythologie de l’ouest ébréchée avec vigueur et intelligence, Chuka le redoutable est un fleuron incontestable du western de la fin des années soixante.
Les proscrits du Colorado/ Chuka le redoutable. Formats ; DVD ou combo DVD/ blu ray + livrets (Image et son restaurés). Bonus analyses de Patrick Brion et Jean-François Giré. chez Sidonis et Calysta depuis le début avril 2025.