Prince Vaillant n’est pas un bon film. Du moins pas le plus important de la longue filmographie de son metteur en scène, le correct Henry Hathaway. Réalisé en 1954 et adapté d’une célèbre bande dessinée, ce petit film de chevalerie ravira un jeune public et quelques nostalgiques de l’âge d’or hollywoodien.
Dans les années 50, les grands studios américains adaptèrent une quantité de romans historiques qui prirent pour décor les légendaires paysages chevaleresques de la vieille Europe. Ce fut Quentin Durward, Les Chevaliers de la table ronde ou bien Ivanhoé. Souvent derrière la caméra, le réalisateur Richard Thorpe, yes-man fameux qui illuminait par ses courbettes devant les producteurs, devant la caméra, une distribution régulièrement prestigieuse (Robert Taylor, Janet Leigh, Robert Morlay, Georges Sanders…). Dans Prince Vaillant, le choix s’est porté sur Robert Wagner qui, avant de batailler pour l’amour du risque en compagnie de Stéphanie Powers (série TV américaine des années 80), fut le jeune premier américain par excellence de l’après-guerre.
L’histoire est romanesque car empreinte d’une fantaisie belle et sucrée. L’intrigue se déroule du temps du roi Arthur et met en scène un roi déchu qui tente de trouver asile auprès du légendaire seigneur d’Avalon. Entre fresque spectaculaire et séquences intimes, Hathaway transpose calmement une BD célèbre d’Harold Forster sans pour autant y ajouter son grain de sel. Pas l’once d’une folie visuelle, ni d’une mise en scène à la hauteur du sujet, juste un cahier des charges respecté à la lettre, et qui ne transporte jamais qui que ce soit vers des contrées imaginaires.