Prince of Persia : les sables du temps

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Que dire sinon qu’il s’agit encore d’une énième adaptation ratée d’un jeu vidéo, d’une valeur de 175 millions de dollars…

Le prince Dastan, fils adoptif du Roi de Perse, est accusé du meurtre de son père. Obligé de fuir, il va tout faire pour prouver son innocence. Dans son périple, il sera contraint d’unir ses forces avec une mystérieuse princesse, Tamina, pour affronter avec elle les forces du mal et protéger une dague antique capable de libérer les Sables du temps, un don de Dieu qui peut inverser le cours du temps et permettre à son possesseur de régner en maître absolu sur le monde. Le prince Dastan pourra peut-être remonter le cours du temps pour arriver à s’innocenter.

Prince of Persia : les sables du temps est, à la base, un jeu vidéo qui vit le jour en 1989. Mais c’est en 2001, lorsque les droits de la licence sont rachetés par la société française Ubisoft que le titre, va devenir une référence des consoles "nouvelle génération". Hollywood comme à son habitude, flaire le bon coup commercial en adaptant le jeu vidéo en film. Mais est-ce que le film est, comme beaucoup d’adaptations du même genre, un concentré de bouses de vaches lyophilisées comme Resident Evil, Doom ou Street Fighter ?

"Blabla"

Avec un budget de 175 millions de dollars et produit par le roi du film à gros budget, Jerry Bruckheimer (la trilogie des Pirates des Caraïbes, Benjamin Gates …), on aurait pu s’attendre à un très bon film d’action. Mais Prince of Persia se révèle être un ouvrage à la limite du soporifique. Il risque de faire grincer pas mal de dents chez les aficionados du jeu, car les scénaristes du film prennent quelques libertés par rapport à l’histoire originale (avec notamment l’apparition des deux frères du héros qui n’existe pas dans le jeu vidéo). Que l’on y ait joué ou pas, le scénario est très convenu et ne réserve pas de grandes surprises. On peut même avoir parfois la désagréable impression de beaucoup de "blabla" pour pas grand chose au final. Mais où est donc passée l’aventure ?

Desservie par une réalisation "mou du genou", l’action tant attendue n’est pas au rendez-vous. Certes, les effets spéciaux et les décors sont très bien faits, mais le spectateur est loin d’en prendre plein la figure. Le héros ressemble davantage à une sorte de Yamakasi mixé au héros du jeu vidéo Assassin’s Creed, qui passe son temps à sauter de toit en toit et à "taper" la pose pour montrer qu’il est "beau gosse". Même quand le héros utilise la dague pour remonter le temps de quelques minutes (une des originalités qui a fait le succès du jeu), les effets spéciaux peuvent être qualifiés d’un timide "bien mais pas top". Où sont donc passés les 175 millions de dollars de budget ? Sans doute dans la poche des acteurs ou dans le budget publicitaire.

Enfin, la cerise sur le gâteau : le jeu d’acteurs qui laisse vraiment à désirer, la Palme d’or de la médiocrité étant décernée à Jake Gyllenhaal. Il fait d’un héros charismatique, un personnage bouffon, pseudo-comique qui ne fait rire que lui-même.

Pour conclure, Jerry Bruckheimer devrait méditer sur cette citation du poète Grégoire Lacroix : "Quand on vise la médiocrité, c’est elle qui vous atteint".

Titre original : Prince of Persia: The Sands of Time

Réalisateur :

Acteurs : ,

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Durée : 126 mn


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