Malgré une histoire touchante, des acteurs bien castés, des reconstitutions justes et l’envie de raconter l’histoire d’une jeune fille telle qu’elle aurait pu la vivre – sa réalisatrice en étant la principale témoin – Papa was not a Rolling Stone montre quelques faiblesses, dont une réalisation à la facture parfois presque téléfilmique et un enchaînement de scènes souvent très prévisibles. Peu de surprises, peu d’originalité sur le fond de cette histoire, celle d’une jeune femme qui veut sortir de la cité, non pas parce qu’elle est malheureuse – ce qui pourrait pourtant être son cas, son beau-père étant violent – mais parce qu’elle a de l’ambition, de la volonté. Le portrait est beau à lire, à penser, mais l’est-il tout autant à montrer, dans un film ?
Ce qui est plaisant, c’est la grande complicité entre les acteurs, l’énergie de ce film et surtout, les répliques presque cultes : "Arrête de faire ta shakespeare des 4000 avec ta famille de blédards", "Tu sais ce qu’il y a dans le mot réputation Madame le dictionnaire ? Il y a pute." Souvent dans la bouche de la meilleure amie de Stéphanie, ces répliques ayant presque force de punchlines dynamisent le long métrage, lui donnent de la vie, un peu de réalité dans une fiction léchée, attendue. Autre côté positif, pour tous les nostalgiques ou les curieux, cette immersion musicale côté France des années 80 vaut le coup. Jean-Jacques Goldman et son Envole-moi qui colle parfaitement au scénario, The Temptations avec Papa was a Rolling Stone dont est inspiré le titre, mais pas que… Une bonne virée en cité oui, mais de manière très positive – ce qui peut nous changer, côté cinéma français !