Gia Coppola signe avec Palo Alto son premier long métrage. Son école de cinéma n’est autre que les coulisses du tourange de Twixt (2012) de son grand-père. Petite-fille de Francis Ford, nièce de Sofia, c’est avec James Franco qu’elle a décidé de travailler main dans la main, en adaptant son recueil d’histoires très personnelles. James Franco raconte sous la forme de petites saynètes ses aventures amoureuses, sexuelles, ses questionnements, ses amis. Gia Coppola en a choisi trois ou quatre, les a travaillées et ensuite rassemblées pour former un scénario, une histoire plus émotionnelle et consistante.

Dans Palo Alto, la jeune réalisatrice arrive non seulement à être très proche de l’adolescence, période qu’elle a quittée il y a peu de temps. Mais aussi à instaurer avec ses acteurs une sorte de confiance, les embarquant dans une aventure cinématographique lyrique et intéressante. Comme Virgin Suicides (Sofia Coppola, 1999), il est question de limites. Vont-ils tout oser ? Jusqu’où April (Emma Roberts), nièce de Julia, Teddy (Jack Kilmer), fils de Val, Fred et Emily pousseront-ils l’effort, la gêne, la limite ? On suit le temps du film ces quatre personnages, qui se rencontrent, se parlent, s’embrassent aussi, quatre destins adolescents qui vont chacun à leur manière basculer.
Passionnée de photographie et d’écriture, Gia Coppola propose une oeuvre soignée, réfléchie. Même si le thème du film manque d’originalité, se basant sur les souvenirs d’adolescence de James Franco lui-même, son personnage de professeur de sport très attiré par ses jolies élèves amène un peu de piquant au long métrage. Le curseur se déplace au-delà du sexe, de la drogue, des voitures, du maquillage. La réalisation très arty, très agréable de Gia Coppola donne à Palo Alto la sensation d’être un rêve, une plongée douce et brutale à la fois au temps de cette époque de questionnements, de difficultés à se construire un avenir, une vie. Sur une excellente musique signée Blood Orange, Coppola version Gia nous retourne d’émotions.