Last Christmas c’est l’histoire de Kate (Katarina), jeune femme de 26 ans originaire d’ex-Yougoslavie, installée depuis quelques années à Londres. Kate semble enchaîner les mauvaises décisions, comme celle de travailler en tant que lutin dans une boutique de Noël. Alors qu’elle voit sa vie comme une succession de malchances, Kate va faire une rencontre qui va changer le cours de son existence.
Avec ce film, Paul Feig signe son neuvième long métrage. Un an après le thriller surprenant L’Ombre d’Emily qui a été plutôt bien accueilli par la critique et le public, le réalisateur revient avec un film de Noël a priori plus léger, co-écrit par Emma Thompson. Au casting, deux actrices britanniques emblématiques : Emilia Clarke (révélée dans la série Games of Thrones) et Emma Thompson (actrice oscarisée que l’on ne présente plus), accompagnées d’Henry Golding (déjà présent dans L’Ombre d’Emily), ainsi que l’actrice phare du cinéma asiatique, Michelle Yeoh.
Entre drame et comédie
Last Christmas est une sorte de « dramédie » de Noël qui fait passer le spectateur du rire aux larmes tout au long du film. En effet, Last Christmas aborde des sujets lourds et le personnage de Kate est confronté à de nombreux obstacles, mais l’ambiance chaleureuse de Noël et les touches humoristiques viennent dédramatiser le tout. Le film met en lumière des thèmes tels que la maladie, la mort, ou encore les difficultés d’intégration. Kate est une jeune femme pommée qui cherche à trouver sa place au sein d’une famille et d’une société discordantes, et sa maladresse touchante participe au comique de situation quasi burlesque. Emilia Clarke (Kate), par sa fraîcheur naïve, est sans conteste le véritable atout du film. Son duo remarquable formé avec une Emma Thompson (la mère de Kate) grave et austère, contribue à la cohabitation entre comédie et drame. En revanche, le reste du casting livre une performance mièvre qui en devient parfois ridicule. Last Christmas oscille alors entre moments percutants et passages mielleux, dignes des téléfilms du dimanche. De plus, si l’esprit de Noël est bien présent, il en devient criard à certains égards. Décors, costumes, et même nom de personnage (la gérante de la boutique appelée Noël), transpirent Noël, ce qui dénote l’aspect indéniablement commercial de cette fête. On retrouve donc les ingrédients typiques de la gentille comédie de Noël empreinte de romantisme euphorique et de misère déchirante, mais pas seulement.
Un Noël pour tous
Au-delà de la mise en scène conventionnelle, Last Christmas rend compte de problèmes sociaux actuels et de sujets graves. Ce film rassemble des personnages issus de l’immigration, un couple homosexuel, des sans-abris, des démunis. Le réalisateur met en valeur ce métissage culturel autour du partage et de la solidarité, deux notions essentielles du film. Paul Feig dépeint une sorte de Noël pour tous et surtout pour les minorités exclues de la société. De plus, le réalisateur aime mettre en scène des personnages féminins forts et Last Christmas ne déroge pas à la règle. En effet, Feig nous a habitués à mettre en lumière des femmes dans les rôles principaux. Ici, Emilia Clarke, Emma Thompson et Michelle Yeoh sont les piliers du film et sont placées sur le devant de la scène, quand les personnages masculins, eux, semblent s’effacer face à elles. Last Christmas se transforme alors en chant dénonciateur sur un air populaire de George Michael. Le choix de la bande son est d’ailleurs pertinent puisqu’elle fait écho à l’histoire du film (dont la musique éponyme Last Christmas) et, par sa popularité, elle résonne chez le spectateur et permet son immersion. La musique possède une grande place dans le film (comme dans tout film de Noël) et contribue à nous rassembler autour de références communes.
Ainsi, Last Christmas s’inscrit dans la lignée des comédies romantiques de Noël, sans grande originalité mais il permet de passer un bon moment de partage, divertissant et touchant, en famille ou entre amis. L’esprit de Noël est bien présent dans le film, outre l’esthétique, il émane avant tout de la solidarité dont font preuve les personnages. Le récit est, quand à lui, ponctué d’événements inattendus qui apportent un peu de fraîcheur, rendant le tout plaisant.