Comme toute parodie, La Clinique de l’amour met en exergue les clichés du genre et les personnages nous donnent déjà une très bonne idée de ceux auxquels l’humoriste va s’attaquer. La garce manipulatrice, le médecin altruiste, l’infirmière douce et romantique… La liste est caricaturale jusque dans les noms qu’Artus de Penguern leur donne : la garce porte le nom de « Samantha Beach » et les autres sont tous anglicisés William, John… Le scénario s’amuse également des clichés véhiculés par les soap operas : entre histoires de cœur, de trahison, rebondissements rocambolesques et révélations impromptues (jusqu’à une des dernières fameuses répliques du film : « Je suis ton père » !). Même le synopsis assume le côté décalé que veut lui donner son réalisateur.
Mais, l’idée de faire des parodies de soap américain n’est pas nouvelle, et on sent dès le départ qu’Artus de Penguern n’a pas les moyens d’un OSS 117 ou d’un Mais qui a tué Pamela Rose ?. Son comique absurde ne fonctionne pas aussi bien et certains gags tombent complètement à plat. De la comédie loufoque, on tombe rapidement dans le non-sens. Mais il s’agit certainement là d’une histoire de goût. D’aucuns verront dans ce nouveau film de Penguern de nombreuses références qu’on ne retrouve guère souvent dans le cinéma français (l’humour absurde à la Monty Python ou à la Un poisson nommé Wanda). D’autres trouveront bonnes certaines idées, mais la globalité fade et la volonté de Penguern de vouloir faire rire à tout prix trop pesante sur le film.
Reste malgré tout qu’une troupe d’acteurs parfaits porte cette comédie loufoque, que le rythme est suffisamment soutenu pour que l’on ne s’ennuie pas une seconde, qu’Artus de Penguern ose sans se soucier du reste quelques pointes de folie comme le rôle de l’ours ou la scène avec la popstar et que pour ces scènes, la magie opère… Il en sort une comédie décalée, loufoque finalement assez attachante et surtout complètement assumée. Dans tous les cas, La Clinique de l’amour ne laissera pas indifférent.