Notre duo de Joyeux et Grincheux se transforme vite en combo romantique de choc. Road movie catastrophe, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare aurait été plus convaincant si son auteur avait eu l’audace de tordre les codes du film d’action dans ceux de la comédie sentimentale sans pour autant les diluer dans la guimauve – impardonnables solos de guitare sur plans au ralenti, et imbitables mariages célébrés pieds nus sur la plage. Même facile, le début brutal était pourtant prometteur avec cette annonce radiophonique d’une fin imminente suivie du Wouldn’t it be nice tant rebattu des Beach Boys. Bien vue également, la réaction déplorable et absurde de la majeure partie de la population enfin libérée de tout semblant de responsabilité : on sourit sans peine devant ces bourges proprets des suburbs et nouvellement enclins à vivre dangereusement qui, ayant récupéré de l’héroïne, proposent de se l’injecter en écoutant Radiohead.
« Vous trouvez les gens lâches ? Attendez la fin du monde ! »
Laissés en état de quasi veille psycho-émotionnelle depuis l’écrasement foudroyant d’un suicidé sur le pare-brise de la voiture de Dodge à J -14, nous pourrons toujours nous raccrocher au H -1 du cataclysme. Alors que la terre tremble et cogne comme un cœur éprouvé, recroquevillés sur un lit, nos amoureux n’ont plus qu’à affronter une fin semblable à un début. Noyée dans un halo de clarté, l’apocalypse de Lorene Scafaria ressemble étrangement à un coup de foudre…