I am because we are

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Un film nécessaire, qui poursuit le spectateur bien après la sortie de salle. A voir pour savoir.

Produit par Madonna et réalisé par Nathan Rissman, I am because we are ouvre une fenêtre sur le Malawi et sa longue agonie. Deuxième pays le plus pauvre d’Afrique, le Malawi est ravagé par le sida qui laisse derrière lui plus d’un million d’orphelins. Trop didactique et parfois maladroit, ce documentaire a le mérite de tirer la sonnette d’alarme en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Et si la forme n’est pas parfaite, la détresse de ce pays et de ses enfants mérite une attention que le film pourrait provoquer. Et c’est déjà beaucoup…

Alertée par la situation désespérée du Malawi, Madonna se lance dans la production de ce documentaire afin d’éveiller les consciences et faire réagir la communauté internationale. Cet état d’Afrique australe est en effet en train de dépérir sous les coups de la pauvreté, du sida, de l’alcoolisme et de certains rites ancestraux. Si le film traite de tous ces maux, il s’axe principalement autour de cette nouvelle génération d’orphelins du sida regroupant plus d’un million d’enfants dans un pays de 12 millions d’habitants. Les témoignages et parcours de ceux-ci sont extrêmement touchants, purs et constituent la force émotionnelle du film. L’on ne peut rester de marbre face à ce gamin qui demande au réalisateur de l’aider en lui faisant oublier sa condition d’orphelin. Par ailleurs, le documentaire souligne parfaitement l’urgence de l’aide nécessaire au Malawi. En passant d’orphelinats-villes en bidonvilles, en soulignant l’importance de la tradition dans la propagation du sida, en montrant le peu de moyens propres au Malawi pour s’en sortir, Nathan Rissman et ses intervenants ( Bill Clinton, Desmond Tutu…) marquent le spectateur. Ce pays, sans réaction de notre part, semble condamné.

 
     

Mais malheureusement, I am because we are veut trop bien faire. La réalisation, parfois trop tape-à-l’œil, dessert le sujet en le rendant plus superficiel. De plus, la présence de Madonna et son intervention auprès de certains orphelins apparaît déplacée. Pourquoi ces enfants et pas les autres ? Voir Madonna payer les études d’un enfant, au milieu de la détresse de tous les autres, met mal à l’aise. Ainsi, si l’intention est bonne, elle n’a pas sa place dans un film consacré à la difficulté de l’ensemble d’une population. Madonna aurait sans doute dû s’effacer derrière son sujet, au lieu de l’effacer d’elle-même. Enfin, I am because we are pèse par son didactisme. L’objectif d’aide au Malawi est surligné au gros feutre, sans grande finesse, apparaissant au final comme une publicité pour une association caritative bien précise.

Ce documentaire a donc surtout le mérite d’exister et de nous réveiller face au désastre humanitaire qui guette le Malawi. Malgré ses imperfections et ses gros sabots, I am because we are est un film nécessaire, qui poursuit le spectateur bien après la sortie de salle. A voir pour savoir.

Titre original : I am because we are

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Durée : 80 mn


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