Festival REC

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Il était une fois le cinéma s´associe à la première édition du festival de courts métrages REC qui aura lieu au chapiteau des Noctambules de Nanterre, tous les vendredis, du 9 Avril au 28 Mai 2010, sous l´initiative de deux jeunes comédiens et réalisateurs, Samuel Ben Haim et Julien Ramel.

 
Au menu, courts métrages, spectacles vivants, concerts, buvettes… l’occasion pour tous de passer une agréable soirée et de soutenir la jeune création.

D’où vous vient l’idée de créer un festival de courts métrages ?
Samuel : L’idée première était, de façon très égoïste, de faire connaître Huile de coude, notre association, qui a pour fonction d’aider dans leurs démarches, que ce soit pour des demandes de subventions, des dossiers à constituer ou bien un simple prêt de matériel, tous ceux qui ont envie de créer des projets artistiques, dans la mesure de nos moyens et en fonction de la durée et de la difficulté des projets. Créer un événement multiculturel permet d’élargir notre réseau au niveau professionnel et médiatique.
Julien : Nous voulions aussi créer un festival de courts indépendants parce que c’est un milieu qui a peu de résonance. À part courir les festivals et tous les concours qui existent, le court métrage est un produit qui ne se vend pas bien, encore un petit peu underground, connu des aficionados ou des puristes du métier.

La particularité du festival est d’élargir son champ d’action au spectacle vivant. Un moyen d’atteindre un plus large public ?
Julien : Oui. Cette envie s’est élargie au fur et à mesure des rencontres que l’on a faites. On a rencontré des tas d’artistes et on a multiplié les ingrédients de départ pour ne pas se confiner au court métrage mais étendre le festival au spectacle vivant qui regroupe, à lui tout seul, comédiens, metteurs en scène, techniciens, musiciens…qui pourront se rencontrer.

Pourquoi avoir choisi un chapiteau et comment s’est déroulé votre rencontre avec Michel Nowak son propriétaire ?
Julien : C’était une rencontre assez extraordinaire. Michel Nowak a plusieurs chapiteaux regroupant écoles de cirque et résidences d’artistes, sponsorisés par la ville et ouverts à la création. Il travaille essentiellement autour du cirque et de la danse et le fait d’ouvrir ses portes à une autre discipline l’intéressait. On l’a donc rencontré. Il nous a proposé de mettre à notre disposition un chapiteau de 300 places, la seule contrepartie était de lui laisser une vingtaine de places à chaque soirée pour pouvoir inviter des gens.
Samuel : C’est un lieu magique qui fédère plein d’idées et d’imagination. Michel Nowak nous a offert un contrat de coproduction qui n’existe pas, à ma connaissance, en région parisienne. Le chapiteau est à notre disposition avec toute la régie lumière, il nous programme, il nous prête son camion. C’est à dire qu’il nous met tout à disposition. Il veut soutenir la culture et la création et nous donne tous les moyens pour y arriver. La plupart des théâtres nous prennent déjà à la gorge avant qu’on ait commencé à jouer.

Une personne rare. Comment avez-vous procédé à la sélection des films ?
Julien : Nous avons vu environ 3000 courts métrages, entre ceux qu’on a reçus et ceux que nous avons pu visionner par nous-mêmes sur My space, Youtube, Dailymotion ou par le biais de La maison du film court, avec beaucoup de ratés, de mauvais, et énormément de petites perles. La seule directive qu’on s’est imposé est qu’il y ait un univers défendable et une sensibilité intéressante, quelque soit le genre.
Samuel : Ce qui nous a intéressés, ce n’est pas forcément le thème ni la manière de traiter le sujet mais l’investissement du réalisateur.

Comment se passe la remise des prix ?
Samuel : Il y a un élu chaque soir qui participera à la compétition du 28 Mai pour le prix de la burette d’or qui est un apport financier de 1500 euros pour la production du prochain court. Le deuxième prix est une diffusion et une interview sur la chaine étudiante MCE. Enfinn on a un partenariat avec le Cinéma des 3 Luxembourg qui rediffusera les 7 courts métrages sélectionnés chaque soir.

Comment s’est passée la recherche de sponsors ?
Samuel : Au niveau des subventions ou des sponsors financiers on nous a dit : « faites vos preuves et on verra pour la deuxième édition. » Nous avons donc plutôt géré des partenariats, comme la réalisation de la captation de la vidéo qui permettra aux artistes de repartir avec le film de leur travail. Les artistes étant bénévoles, il est important qu’ils puissent repartir avec quelque chose qui les serve.

Pour vous est-il indispensable de passer par le court lorsqu’on est acteur ou réalisateur ?
Julien : Indispensable non mais c’est une très bonne formation. C’est un exercice très particulier. C’est un milieu underground ; mot qui peut paraitre vide de sens mais qui représente bien ce que peux être le court métrage encore maintenant. On donne beaucoup d’énergie, beaucoup d’huile de coude pour pouvoir mener à bien des projets que peu de gens ont l’occasion de voir. Le but étant, malgré le manque de moyens, d’essayer de sortir quelque chose de qualité.
Samuel : À la place du comédien c’est vrai qu’il ‘est pas nécessaire de faire ses armes sur du court mais en tant que réalisateur aucune production ne te suivra pour faire du long si tu n’a pas fais un court reconnu par le milieu. Il faut bouffer du court avant de faire du long. Le court métrage pourrait être aussi commercial que le long. Si on arrivait à faire de programmes d’une heure et demie, on aurait l’équivalent d’un long et sur ces entrées on pourrait redistribuer aux réalisateurs, aux équipes ou la production qui ont réalisé ces films.

Un mot de fin ?
Julien : REC est un festival à ne pas manquer. Non seulement, il y aura un large panel d’artistes de tous horizons et de toutes disciplines, mais c’est aussi la possibilité d’élargir son réseau dans un cadre sympathique, champêtre et bucolique.


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