
© ARP Sélection
Mélanie se réveille tout doucement d’une soirée bien arrosée sans doute, en costume, la moustache dessinée sur son visage doux et charmant. Elle est allongée sur une matelas de piscine, l’eau apportant une touche d’insousiance, le temps d’un début. Mais Mélanie va se réveiller brutalement, sur sa soirée mais aussi sur sa vie, sa famille, son compagnon. Un inconnu, Ray, le costume noir d’enterrement et les cheveux gras plaqués en arrière, va la changer, la secouer, la bousculer. Et pourtant lui aussi est déprimé, au bord de sa vie ou alors en transition, on ne sait pas vraiment…
Everyone’s Going to Die peut s’arrêter au poème filmé, une histoire racontée avec des jolies choses, de jolis êtres et de belles perspectives. Mais il est difficilement associable à un long-métrage construit, avec une intrigue et de l’action. Après, c’est aussi ça la magie du cinéma, laisser ses envies et ses désirs s’exprimer avec poésie et délicatesse, même quand le thème du film, à base de déprime et de ralentis sur sa vie, est plutôt difficile à aborder. Loin de Lost in Translation, Everyone’s Going to Die se rapproche des films indépendants américains nouvelle génération. Un peu comme le film récent de Lola Bessis et Ruben Amar, tourné à New-York, Swim Little Fish Swim, le film des deux Jones nous embarque dans leur imaginaire, leur univers très ancré publicitaire, avec humour et vagabondage. Pourquoi pas.